Sons
6.5
Sons

Film de Gustav Möller (2024)

Les films sont comme les détenus, on ne peut pas tous les sauver !

Le problème quand on fait un premier film excellent (the guilty - un huit clos au scénario ciselé ultra efficace), c'est qu'on a des attentes élevées pour le suivant.

Si visuellement le film est réussit (sans fioritures, sobre mais soigné), on ne ressent en revanche que très peu l'enfermement et la claustrophobie malgré un écran réduit qui apparaît dès lors comme une facilité et quelque chose d'artificiel, et surtout le scénario n'éveille jamais vraiment l'intérêt, malgré un pitch prometteur. La faute à un pseudo 'twist' qui ne surprendra personne tellement on se doute du contexte rien qu'au titre, et à une histoire qui n'essaye pas de repousser ses personnages dans leurs derniers retranchements, se contentant d'un déroulé sobre et peu inspiré.

Ce qu'on gagne en réalisme on le perd en efficacité, l'ensemble étant bien mou, et surtout on ne gagne rien en terme de profondeur, le scénario se résumant à une sorte de rédemption/acceptation du deuil alors qu'il y avait là des enjeux moraux et éthiques incroyables, liés à la vengeance, au pardon et à la rédemption (sans parler de cette grande question passionnante jamais traitée, à savoir l'utilité même de la prison).

Bref, il y avait plein de possibilités, et, malgré un savoir faire indéniables et une atmosphère lourde assez prenante par moments, le film est à mon goût trop frileux et terne, restant en surface sans jamais plonger dans la noirceur de la psyché humaine (malgré quelques réflexions et sous entendus intéressants dans la dernière partie du film), ni apporter un regard neuf ou original sur le film de prison.

lepetitbreton
5
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le 15 août 2024

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lepetitbreton

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