Revu 11.02.2022
Notes :
Des séquences volontairement brutes, sans recherche d'identification ou de fiction familiarisante, d'où toute tendresse semble absente ou en souffrance.
Les informations sont minimales : elles ne doivent pas empêcher le regard de s'éteindre, quitte à demander de la patience et surtout transmettre, il me semble, ce sentiment général des personnages-acteurs-personnes eux-mêmes : l'étrangeté voire le déracinement.
On quitte des personnages pour passer à d'autres comme dans une ronde... une succession de chocs, de douleurs passant des uns aux autres, répercutées, accumulées jusqu'à la catastrophe.
La logique de construction d'un récit et d'une analyse est encore plus évidente à la seconde vision. Si on ne peut dire où sont les effets et les causes dans cet inextricable constat sur la violence, le problème semble bien être quelque chose de notre déracinement à tous... sans être formulé verbalement, mais par la forme elle-même du film et le regard qui la génère.
Terrible et lucide, avec une capacité de grattage de l'ennui et de son vernis, une force pour faire apparaître le réel hors du commun.
Le regard est soutenu jusque dans la douleur, jusque devant le soleil, il se laisse quasiment envahir par ce qu'il voit : cette mort lente de la décadence.