Ce premier long-métrage en solo du réalisateur Pierre Gaspard-Huit est l'adaptation du roman éponyme signé Jacques Laurent, lauréat du prix du Quai des orfèvres deux ans plus tôt.


Ce petit polar sympathique repose énormément sur le charme juvénile de Marina Vlady, qui interprète une journaliste débutante se retrouvant par hasard au cœur d'une affaire criminelle, et prenant fait et cause pour le suspect numéro 1, accessoirement son voisin du dessus.


Vlady incarne la jeune parisienne insouciante des années 50, un peu bohème, pas complètement délurée mais portée par ses élans du cœur. Et surtout libre et indépendante, en rupture totale avec le modèle de l'épouse et mère au foyer des générations précédentes.


D'ailleurs "Sophie et le crime" possède une valeur documentaire non négligeable, puisqu'y sont représentés des communautés et des lieux rarement mis en avant, à l'image des jeunes zazous qui roulent en MG et se réunissent pour boire et danser au "Whisky-à-gogo".


On y observe aussi les faubourgs populaires de la capitale, où vit Sophie au milieu d'un petit peuple parisien bigarré, composé d'ouvriers/employés/artisans, qui serait aujourd'hui repoussé en grande banlieue. On y découvre enfin les garnis mal famés, où délinquants et drogués se partagent des chambres sans eau ni électricité, et où les chauffeurs de taxi refusent de se rendre la nuit venue.


La dimension strictement policière n'est pas d'une intensité prodigieuse, mais le scénario apparaît bien ficelé, et le récit se suit avec intérêt, puisqu'on se demande jusqu'au bout qui est le tueur.
Dommage simplement que la mise en scène ne soit pas plus fluide et plus rythmée.


On pourra également tiquer sur le jeu parfois emprunté de l'américain Peter Van Eyck et de Marina Vlady, même si cette dernière parvient à donner le change grâce à son regard mutin et son sourire espiègle.
On appréciera en revanche l'apport des seconds rôles, à commencer par Pierre Dux en commissaire patelin, sans oublier Jean Gaven en photographe protecteur, René Havard en petite frappe et Paul Guers en dandy charmeur.

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le 28 oct. 2019

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