Il parait que Sorry to bother you n'est pas susceptible d'être apprécié par tout le monde. C'est un peu vrai pour n'importe quel film, non ? En vérité, le premier long-métrage de Boots Riley est tellement américain qu'il en devient presque insupportable pour ceux qui ont un préjugé pour sa culture cinématographique de moins en moins intéressante avec ses hypers productions aliénantes. Justement, Sorry to bother you semblerait aller à l'encontre avec son côté antisocial et une dystopie qui cogne tous azimuts fustigeant les bases de la société de consommation, capitalisme effréné et racisme latent, sans craindre la caricature. Sauf que le film se veut aussi objet de consommation, fun, gorgé de musique et lesté de dialogues sans filtre. Une bonne dose de réalisme, le monde décrit y est en grande partie familier, même si d'outre-Atlantique, que Riley a tenté de marier avec une touche de fantastique qui finit par prendre le dessus dans la dernière partie du film, au risque de devenir un délire ingérable. Cinéma engagé mais pop corn en même temps, pourquoi pas en effet, mais comment se fait-il que Sorry to bother you fait surtout l'effet d'un exercice de style finalement un peu vain car outré et souffrant de graves lacunes, de rythme, de sens (on y enfonce beaucoup de portes ouvertes) mais aussi de peu de profondeur des personnages. Ludique et caustique oui, mais cahoteux et chaotique, également.

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le 3 févr. 2019

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