What the f*** man?
Comment parler de Sorry To Bother You ? Non sérieusement, comment aborder la chose ? Est-ce que je spoile pour entrer en profondeur dans l'analyse ? Est-ce que je dis vite fait mon...
le 7 févr. 2019
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Sorry to Bother You est ce qu'on peut appeler communément un pétard mouillé. Sa première partie nous place sous les meilleurs augures avec ses critiques de la société de consommation, du harcèlement téléphonique et de la dépersonnalisation du client (et du vendeur, qui en est réduit à lire un script abrutissant sans avoir le droit de réfléchir...). On se tient donc sur son fauteuil, paré à recevoir le coup de théâtre à cette intrigue qui nous titille de son humour décalé au démarrage, de son personnage principal sympathique, et de ses discours humanistes intéressants. Mais là, c'est le drame. Que dire de plus, si ce n'est que l'on n'est pas prêts à cette suite (environ après les trente première minutes), qui combine un rythme soporifique, des dialogues interminables et ronflants, et surtout une chute fantastique qui n'a clairement rien à faire là :
les hommes-chevaux fabriqués par un PDG fou
, mais bien sûr... On perd ses yeux face à la laideur du trucage (les prothèses et masques sont aussi bien réalisés que ceux vendus aux enfants pour Halloween), on perd ses mots face à la stupidité confondante de ce retournement de situation qui décrédibilise le discours engagé, on se croit dans une série Z d'une gaminerie totalement inattendue. Dommage pour le BlackPower, l'empowerment (l'acquisition d'autonomie valorisante pour une ou plusieurs personnes) et la critique de la surconsommation, on se casse les dents (de cheval) sur cette fin décousue, digne d'un nanar SF, et à l'humour franchement gamin (la vidéo en pâte-à-modeler pour expliquer les desseins du méchant, on ne sait pas s'il faut en rire ou en pleurer, dans le doute, on fuit). Un délire qui ne prend pas, même au énième degré d'humour. On transmettra quand même les CV des truquistes à Face Off, il en ont besoin.
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Créée
le 22 sept. 2020
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