Dans les derniers épisodes des aventures du prolétariat, Loach nous montre des cons qui jouent le jeu et des crétins indécents. Les cons se soumettent à toutes les règles du système dans l'espoir que ça leur permettra de survivre, les crétins les enfoncent dans la merde. Les cons croient encore en la "valeur travail", de leur travail en particulier, ils sont fiers de n'avoir jamais chômé de leur vie - les crétins s'en battent les couilles, de leur force de travail générique et aisément remplaçable. Les premiers se laissent obligeamment bouffer le cul par les molosses des patrons-clients, et ces derniers les dénoncent pour avoir osé emmener un membre de leur famille dans leur outil de travail.
J'ai failli dire que le travail avait cessé d'avoir la moindre valeur quelque part dans le courant du XXe siècle. Mais c'eût été une erreur. Le travail n'a jamais eu de valeur. Peu importe que les patrons actuels refusent la moindre responsabilité dans le sort de leurs larbins (puisque ce ne sont plus leurs "employés", il faut bien trouver un terme scientifiiiique). Que ce soit l' "auto-entrepreneur" Anglais, la salariée Mexicaine d'un sous-traitant basé au Mexique (Terminator dark fate, ou l'émancipation de la femme par le travail), un Nègre travaillant dans les champs de coton, un Amérindien ou un Congolais tué à la tâche pour exploiter le caoutchouc, un Caribéen exploité dans les mines au XVIe siècle, un Anglais exploité dans les mines au XXe siècle, FACE IT, YOU' RE ALL EXPENDABLE.