J'ai dans le temps passionément aimé des films de Ken Loach. Je me souviens encore du choc ressenti à la vision de Raining Stones, notamment. Mais, année après année, comme étouffé par ses convictions, Loach est devenu exactement dans son cinéma ce qu'il dénonce : un chroniqueur très manichéen du monde qui va. Dénué de chair, ses personnages ne sont plus que des concepts dénonçant l'horreur économique. Ce qui était beau et questionnant est devenu terriblement irritant. Loach est un grand metteur en scène, surdoué avec les acteurs. Mais son éternel bréviaire anti capitaliste tourne maintenant à vide, déconnecté des ambiguïtés. Dans ce sens, Parasite, cette année, est un brûlot autrement plus puissant.