Dans un coin reculé d'Auvergne, par un hiver rigoureux, un homme est assassiné à coup de lance-pierres. Mais l'enquête policière n'intéresse absolument pas Christian-Jaque pas plus que son scénariste et dialoguiste, Jacques Prévert. Car dans cet univers rude, marqué par de vieilles croyances, une histoire d'amour tente de s'affirmer malgré une poignée de personnages maléfiques et cruels. Ce sont ceux-là, d'ailleurs, qui sont le mieux campés, par l'étonnant Lucien Coëdel et par une venimeuse Madeleine Robinson. Mention spéciale à Fernand Ledoux, toujours formidable, et dont la présence rappelle un autre film rural, de la même époque, et d'une toute autre envergure, le Goupi mains rouges de Jacques Becker. L'atmosphère s'en rapproche avec ici des conditions climatiques dignes de Maria Chapdelaine. Le film a de très moments et notamment un dénouement grandiose mais dans l'ensemble Christian Jaque a du mal à faire cohabiter réalisme poétique teinté de fantastique et ambiance noire. Faute sans doute d'une fluidité narrative peu satisfaisante due notamment à une surabondance de dialogues.