Nanar écolo
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Ni plus ni moins qu'un téléfilm Syfy de requins, avec Bérénice Bejo (notre seule motivation à aller jusqu'au bout : même dans les pires navets, elle y croit, et ça c'est beau), et une flopée de ratages à la suite : les requins numériques sont laids (l'ouverture passe encore, mais attendez le final... Ça pique les yeux : à 19 millions d'euros de budget, c'est un scandale), les acteurs secondaires sont des coquilles vides (qu'on ne creuse absolument pas, puisqu'ils ne sont là que pour nourrir les poissons), le rythme est soporifique, et concrètement les JO sont présents cinq minutes à l'écran (ce sont les scènes de la bande-annonce... Oui, c'est une arnaque). On se pose la question : comment, mais comment, arriver à faire un film qui n'en a autant rien à faire du contexte sportif (qu'il vend pourtant en grandes pompes dans sa bande-annonce) dans lequel il prend place ? Le film aurait pu se passer en plein Paris-Plage, rien n'aurait changé, on aurait eu la petite scène de cinq minutes où les nageurs se font manger, avec le reste du temps un focus (de 1h30) sur une chercheuse traumatisée par la mort de son époux, et quelques attaques séparées de jeunes écolos et gendarmes. Mais où est l'orgie de sang joyeuse et décadente que représentait cette annonce des JO, et surtout de Xavier Gens à la réalisation, avec par exemple plusieurs épreuves en même temps (aviron, natation, canoë) où des requins auraient pu s'en donner à cœur-joie, on aurait pu jouer avec les bateaux, les rames, les caméras de France Télévision qui galèrent à rendre l'antenne tandis que le massacre continue, les badauds se poussant et tombant à l'eau... On aurait pu créer un festival délirant, généreux, rendant la Seine vraiment rouge. Mais non. On se contentera donc de ces molles attaques séparées (qui n'ont rien du bain de sang promis) de personnages dont on se contrefiche (puisqu'on ne nous y attache pas), de cette mini-scène "nageurs" de la fin (qui n'est pas très spectaculaire), d'un thème écolo louable mais tellement présent qu'il étouffe le reste du scénario, et une dernière scène qui nous plante carrément au milieu de rien. On nous fait miroiter 1h40 la reconstruction de cette chercheuse, qui passe par la traque du requin qui a dévoré son mari (pour le tuer, le relâcher finalement ? C'est ce qui nous intéressait, comme le postulat "fun et régressif" du film est loupé... On s'occupe comme on peut), mais après une
confrontation très courte (un coup d’œil, on ne sait même pas ce que cela a eu comme effet sur la chercheuse), voilà qu'on nous la plante sur un îlot entouré de requins, avec un sort plutôt funeste, donc...
"Tout ça pour ça ?", s'entend-on dire, et malheureusement oui : on s'est bien fait avoir, sur tous les pans de ce Sous la Seine aux allures de téléfilm Syfy qui aurait trop de pognon (mais avec la somptueuse Bérénice Bejo, plus-value non négligeable pour nous), mais aussi terriblement moins fun et décalé, et qui a oublié d'exploiter les JO, c'est ballot. Rien n'est perdu : la baignade promise par notre Président arrive... Y'a-t-il un requin dans la Seine pour égayer un peu cette info ?
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le 6 juin 2024
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