Sous la Seine
3.8
Sous la Seine

Film de Xavier Gens (2024)

Voir le film

Alors je vais la faire comme les copains et les copines : "Les dents de la Seine", comme ça, c'est fait !

Voilà un film intéressant, qui questionne l'écosystème du monde rapporté à la ville de paris, accueillant (Oh Surprise !!!) un triathlon préquel des JO. Quand, par le mystère d'une mutation adaptative, une requine se perd dans les eaux douces de la Seine et met bas sans l'intervention au moins de gamètes mâles, la parthénogenèse du requin qui assurera sa survie, comme le déclare l'Incipit du film d'après Charles Darwin : l'adaptation comme source de survie à la différence de l'intelligence qui ne lui serait pas nécessaire.

Force est de constater que la bêtise d'une espèce ne la fait pas disparaître d'une part, mais que d'autre part, la bêtise d'une autre espèce peut parvenir à faire disparaître la première, et enfin, que même dans la nature les femelles savent préserver leur espèce.

Et le résultat d'une action politique prétentieuse et désorganisée, c'est que ce que Von Choltitz n'avait pas voulu faire aura finalement lieu, on fait sauter les ponts de Paris, on défigure la capitale de ce qui reste de lumière (singulier et sans majuscule volontaires) en tirant sur un requin au mépris de tout respect de la vie animale au sens large. Voilà ce qui arrive quand on agit sans réflexion, sans prendre l'attache de quelques savants, et en détournant Darwin.

Un des grands intérêts du film est de montrer comment l'être humain peut avoir une capacité à nier l'évidence pour peu qu'il considère comme vraie la proposition qu'il croit : si on te dit qu'il y a un requin dans la Seine, si on te propose de faire avec des moyens adaptés tu ne réponds pas que tu es de la brigade fluviale, et que tu pars la fleur au harpon trouver le requin où il se cache "s'il existe" !!!

Notre actualité montre à quel point croire vraie sa proposition simplement parce qu'on en est convaincu d'emblée apporte son lot de déconvenues et de dangers.

Ce film illustre la bêtise humaine portée à son paroxysme.

Oui le requin n'attaque pas sans raison, et oui s'il attaque c'est qu'il se sent menacé, et oui, il n'a rien à faire sous la Seine, et oui il ne fallait pas aller envahir son territoire. Si on veut étudier un requin on en accepte les risques, mais on ne tue pas le requin sous prétexte qu'il est méchant, parce qu'il ne l'est pas. Et il en est de même du requin que de l'autre, celui qui n'est pas moi, ou toi. Je ne tue pas l'autre parce qu'étant étranger à moi il est forcément méchant. Il y a des vrais méchants, mais ni dans la nature, ni d'emblée dans l'autrui.

Moralité dans la prochaine Arche : pas de représentant humain, puisque son Histoire, son intelligence ne lui sert à rien, et puis respecter l'écosystème est la seule chance de survie de toutes les espèces.

Sous la Seine est, selon moi, un film allégorique qui tire tout son mérite de cette lecture.

Aller ! Un petit bémol :

L'héroïne s'en sort et dans le volet 2 et choppe le flic (non là j'en sais rien mais j'espère pas de volet 2) !!

Bonne séance !

Agyness-Bowie

Écrit par

Critique lue 33 fois

2

D'autres avis sur Sous la Seine

Sous la Seine
Dagrey_Le-feu-follet
3

Nanar écolo

Été 2024, Paris accueille pour la première fois les championnats du monde de triathlon sur la Seine. Sophia, brillante scientifique, est alertée par Mika, une jeune activiste dévouée à l’écologie, de...

le 5 juin 2024

46 j'aime

18

Sous la Seine
Ketchoup
7

Sous la bouillasse

Si on m'avait dit ce matin que j'allais écrire à propos du film Sous la Seine et qu'en plus j'allais l'apprécier, je ne l'aurais pas cru.C'était sans compter sur la proposition de micktaylor sous le...

le 5 juin 2024

42 j'aime

9

Sous la Seine
Yoshii
3

La dérive des contenants

Quel que soit le point de vue adopté "Sous la seine" a tout du film qui fera date.Soit on le considère comme une parodie avec un côté Nanar assumé et une forme de doigt d'honneur à la politique...

le 6 juin 2024

38 j'aime

4

Du même critique

Libre et Assoupi
Agyness-Bowie
9

Un film à l'humour thérapeutique

C'est vraiment sur un coup de tête que je suis allée voir "Libre et assoupi". Et j'ai eu bien raison. Partir de rien mais arriver quelque part, mais tout seul ... ou presque, aurait pu dire Groucho...

le 7 mai 2014

25 j'aime

Sous les jupes des filles
Agyness-Bowie
8

Et la femme créa la femme

Je sors de "sous les jupes des filles", donc de sous les miennes. Qu'ai-je vu ? J'ai vu 11 femmes, filmées comme on a tant filmé les amitiés masculines. Voilà un film intelligent, profond, aussi...

le 4 juin 2014

17 j'aime

The Giver - Le Passeur
Agyness-Bowie
7

Ce ne sont pas les émotions qui sont dangereuses, mais ce que nous en faisons...

Je sors à peine d'une séance de "The Giver" que j'entends déjà les critiques, avant même de les avoir lues !!!! Oui, c'est un film de SF assez basique, Oui c'est plutôt un film pour les jeunes ados,...

le 30 oct. 2014

15 j'aime

2