Sous le sable par sad_punk
De retour dans sa veine "auteur" après le carton de 8 femmes, Ozon ressuscite là Charlotte Rampling abandonnée des réalisateurs depuis "Max mon amour" de Oshima.
Sous le Sable est donc une histoire d'absence : celle du mari disparu, qui fige dans un espace temps le personnage joué par Rampling, qui ne trouve plus son point d'appuis, son repère dans la vie, tout en refusant les images de la mort. C'est donc bien de l'impossibilité du deuil impossible dont il est question ici, et de la drôle de vie qui continue dans cet état étrange entre le couple et la solitude infinie.
Evidemment quand on apprécie aussi le Ozon cocasse et provoc, il y a un petit pincement à voir Ozon mettre si magistralement le vide en scène, mais le film comporte certaines des images les plus fortes que nous ait offerte le réalisateur à qui l'on doit pourtant tellement d'audaces pas toujours comprises (sous le sable est ceci dit un film garanti 100% sans bébé volant et sans prothèse dans le slip).
Ce film représente pourtant comme aucun autre la cinématographie de Ozon finalement. Si le scénario place Bruno Cremer en mari absent, sa stature et son autorité physique lui permettent d'incarner une figure évidemment paternelle. Et le père absent est le fil conducteur de la filmographie ozoniene. Il fallait cette gueule là, et ce jeu là pour pouvoir incarner (pour mieux disparaître) ce que Ozon s'était jusque là toujours refusé à montrer à l'écran : un père.