"Un film par les femmes, pour les femmes...
.. mais non féministe."
Au moins, on pourra pas dire qu'on n'était pas prévenu(e)s.
Je suis tranquillement chez ma pote, quand elle me propose d'aller au ciné, et me parle de ce film. Je ne suis plus trop les sorties ciné, je n'en avais jamais entendu parler, et en cherchant la bande-annonces, je tombe sur cette petite catchphrase. L'inquiétude monte, mais ma foi, ça a l'air léger et sympathique, alors pourquoi pas.
Mais google nous rattrape toujours, et il avait bien raison cette fois ci. Pas un personnage de ce film n'est pas un cliché dans lequel est supposée se reconnaître la "femme moyenne", puis, c'est bien, y'a toutes nos catégories modernes : la femme d'affaire insensible (mais c'est pas sa faute, c'est son taux de testostérone qui le fait se comporter comme un mec), la maladroite absolue (le seul personnage un peu humain, c'est juste dommage qu'il soit caricaturalement humain), celle qui a pris un choc à la tête (donc, la libération sexuelle n'est acceptable que lorsqu'elle relève d'un traumatisme ou bien ?), la salope (heureusement, elle est punie à la fin, biiiiiatch, c'est mal de voler le mari des autres), opposée d'ailleurs à la femme qui fait tout pour son mari (et qui a bien raison de harceler cette salope, non mais oh, d'ailleurs, toutes les femmes du monde devraient s'unir en une vaste internationale contre les salopes briseuses de mariage, parce que c'est bien la seule raison pour laquelle un mariage peut capoter, l'infidélité), la gynéco qui est libérée de ses peurs en apprenant qu'elle a un cancer du sein (heu... attendez, c'est pas un cliché, ça, c'est juste incompréhensible le message derrière), Isabelle Adjani qui refuse son vieillissement (ça se voyait à tes lèvres, chérie, pas la peine de nous servir une aménorrhée), l'arabe dont la mère a tué le père (sérieusement ? Y'a UNE famile arabe et c'est celle là qui se retrouve au tribunal ?), la nana qui a quatre enfants et qui n'en peut plus d'être seule et qui donc devient, bien évidemment, lesbienne (mais seulement jusqu'à ce que son mari, qui est vraiment trop cool, fasse une flash mob [dégueulasse] pour son anniversaire, en fait, ce mari, qu'il est cool, il est juste débordé de boulot, et il n'y a jamais pensé, à aider sa femme, mais maintenant ça ira).
Je crois que j'en oublie, mais en fait, je ne pense pas qu'il y ait besoin d'expliquer plus. C'est une bonne représentation de notre société : des clichés sur les femmes, sur les relations, sur le sexe, mais rien derrière. A moins que la très vague théorie exposée au début du film, et reprise par notre chère salope soit une explication suffisante : les femmes, tels des animaux n'ayant pas encore atteint la civilisation, sont entièrement soumises à leurs hormones. Pauvres petits animaux, pour cela, nous vous pardonnons vos errances. On a réussi pendant des siècles à faire des comédies sans pour autant être cons comme des balais, avec un peu de fond réflexif. Pourquoi ne pas continuer aujourd'hui en interrogeant réellement les relations amoureuses et amicales ?
Personnellement, en sortant de ce film, je n'étais plus très sûre de vouloir entretenir des relations de quelque nature que ce soit.
Mention spéciale à l'avocat : tu n'existeras JAMAIS dans la vie, mec. Même si ton "je t'aime" au bout de trois rencards dont pas un n'a réussi a bien déclenché notre seul fou rire du film.