Le réalisateur, présent à la séance, a rapidement donné le ton dans une allusion directe à l'affaire Natascha Kampusch : il se passe des choses étranges dans les caves des Autrichiens. Le documentaire Sous-Sols plonge dans ces espaces aménagés où fleurissent les passions de citoyens a priori ordinaires, mais qui se révèlent des êtres bien différents une fois qu'ils ont descendu leurs escaliers.
Alors oui, on y verra un splendide parcours de train électrique et une collection de poupons flippants, ce n'est cependant pas ça qui va fixer l'attention du cinéaste et du spectateur. Non, bien sûr, la collection d'un alcoolique nazi et deux donjons SM occuperont une bien plus grande place dans cette oeuvre hypnotique.
Rendant ainsi bien les contraintes des lieux souterrains et plus ou moins exiguës, la caméra reste presque toujours fixe selon un cadrage savamment étudié, appuyée par une superbe photographie. L'absence de commentaires, qui auraient été superflus devant le choc de certaines images, renforce le malaise d'un sentiment d'intimité contrecarré par le caractère extrême des pratiques en jeu.
Sociologiquement parlant, Sous-Sols ne vous apprendra rien sur les Autrichiens, mais ce documentaire offre une fascinante plongée à la Strip-Tease, doublée d'une qualité artistique louable pour des sujets qui auraient pu se suffire à eux-mêmes.