Dans un futur alternatif, les USA ont subi des frappes nucléaires terroristes, déclenchant une troisième guerre mondiale, et transformant le pays en état ultra-sécuritaire. Attendu au tournant après l'original "Donnie Darko", Richard Kelly a présenté "Southland Tales" au festival de Cannes... avant de se faire démolir par les critiques. Résultat, le film a été distribué de manière minimaliste, dans une version remontée de 2h20.
Au final, "Southland Tales" est un mélange intriguant, où l'on parle d'apocalypse, du livre de la Révélation, d'intrication quantique, et de mouvement néo-marxiste. Le tout est difficile à suivre, avec un scénario gloubi boulguesque sans réel fil conducteur, qui a du mal à tenir le rythme. Pourtant, on y trouve des idées intéressantes, ne serait-ce que les parallèles avec la religion, ou la critique des dérives sécuritaires étatiques.
On note également que Richard Kelly a pris pas mal de risque, notamment en utilisant des acteurs à contre-emploi : Dwayne Johnson en poule mouillée, Seann William Scott en jumeau messianique, ou encore Christophe Lambert (!) en trafiquant d'armes. Si cette prise de risque ne paye pas totalement, elle a le mérite de faire de "Southland Tales" une œuvre assez unique, qui ne laisse pas indifférent.