Deuxième film d'Hiromasa Yonebayashi, après Arrietty, le petit monde des chapardeurs, qui malgré une héroïne intéressante, ne m'avait pas particulièrement emballé, Souvenirs de Marnie évoque le mal-être adolescent à travers le portrait d'une jeune fille orpheline, en famille d'accueil, qui, à cause de son agoraphobie, de son manque total d'estime de soi et de divers traumatismes liés à son enfance, ne croule pas sous la joie de vivre.
On ne peut pas reprocher au film de ne pas nous mettre en profonde empathie avec sa protagoniste qui devient très vite attachante. On a envie de la suivre sans hésiter...
Ensuite, le scénario, à forte teneur onirique, avec sa maison sur le rivage et cette jeune fille blonde mystérieuse, intrigue suffisamment pour que l'on regarde avec un grand intérêt les deux premiers tiers du film, avec comme point d'orgue un bal pour le moins aussi fascinant que troublant, qui n'est pas sans faire penser à la meilleure partie, et de très loin, du Grand Meaulnes d'Alain-Fournier.
On n'oubliera pas de signaler aussi une animation jolie, sobre, sans extravagance, avec un beau sens du détail dans la représentation des paysages.
Bon, là j'ai énuméré le positif donc après cela malheureusement le négatif... En toute franchise, et c'est fortement dommage, le dernier tiers n'est absolument pas à la hauteur des deux premiers. Il n'y a rien à reprocher au scénario en tant que tel, ni à la révélation finale. Le problème se situe plutôt à comment tout ça est mis en scène. D'abord, l'image est plus éloquente que n'importe quel autre vecteur de communication donc on ne peut que regretter le fait que le metteur ait oublié cela. Il y a trop de dialogues explicatifs. Ensuite et pour finir, on atteint franchement lors de certaines séquences des summums de mièvrerie, essayant à tout prix de tirer la larmichette au spectateur, mais au bout du compte plus agaçants qu'autre chose.
En bref, pour principalement ces deux raisons, le dernier tiers gâche un peu le plaisir, ou du moins l'intérêt, avec lequel on regarde les deux premiers tiers. Ce qui fait que l'impression d'ensemble est mitigée et aussi un brin frustrante car il n'y a rien de pire au cinéma qu'un film avec un bon potentiel, servi en outre par de très bonnes choses, mais partiellement ruiné par quelques choix malheureux.