Le film d’Isao Takahata dégage douceur et mélancolie, sentiments ressentis par son personnage principal Taeko et transmis jusqu’au spectateur. L’animation est très belle et fluide, et l’ensemble dégage une forme de sérénité. Le film se composent en deux arcs narratifs parallèles : d’une part la quête de sens d’une tokyoïte de 27 ans tentant un « retour à la campagne », où pourtant elle n’a jamais vécue mais qui lui semble une alternative saine au monde urbain. D’autre part ses souvenirs d’enfance, au sein d’une famille plutôt typique du Japon urbain des années 60, être tradition et modernité.
Les deux parties sont menées avec douceur et sensibilité, le réalisateur aborde de nombreuses thématiques de son pays et de son époque. La force du film est de savoir faire passer ses émotions sans tomber dans le cliché ou dans une forme de nostalgie ou d’idolâtrie du passé. Si les deux arcs de Souvenirs gouttes à gouttes m’ont plutôt captivée chacun à leur manière, je ne comprends pas leur lien au sein du même film. Les souvenirs de Taeko à 10 ans sont fascinants, plein de vie et de complexité. Mais ils ne semblent pas lui apporter de réponses ou de questions par rapport à sa quête d’adulte, et leur évocation m’apparait aléatoire. Ce manque de lien à mes yeux m’empêche de m’attacher vraiment à la Taeko adulte. Par conséquent, malgré de très grandes qualités, le film me laisse perplexe quand à son message.