En émergeant dans les sillages de Ben-Hur, Spartacus ne pouvait espérer bénéficier du même effet de surprise auprès du public et du jury des Oscars. Ses créateurs quittèrent d’ailleurs Santa Monica avec quatre statuettes comparativement aux onze de MGM remportées un an auparavant. Dans les faits, les deux films étaient-ils qualitativement comparables? Vengeance et héroïsme sont au cœur des deux scénarios dans lesquels les protagonistes sont victimes de la domination romaine. Ben-Hur perd injustement sa liberté et la regagne au bout d’un épique retour. Spartacus, lui, réussit à se libérer de manière on ne plus intrépide mais perd ultimement son combat. À l’image, Spartacus n’a rien à envier à son prédécesseur. D’ailleurs trois des quatre Oscars reçus récompensent la direction artistique, les costumes et la photographie. Même si Spartacus contient ses séquences à grand déploiement engageant des milliers de figurants, dans l’ensemble le film n’atteint pas la même ampleur. Les grandes scènes ne sont pas aussi spectaculaires. Le scénario n’intègre pas de personnage aussi grandiose que le Christ lui-même. La trame amoureuse entre Ben-Hur et Esther est traitée moins à l’eau de rose que celle entre Spartacus et Varinia. Même si Kirk Douglas s’en sort correctement, il n’a pas la prestance du héros qui se dégage de Charlton Heston. En Conclusion: Un travail méritoire, mais moins époustouflant que celui qui trône toujours parmi les films culte qui ont marqué l’humanité.