Qu'y a-t'il encore à dire sur ce film qui n'ait pas été dit ? Film le moins personnel de Kubrick :
-Scénario de John Trumbo de qualité mais n'ayant pas les mêmes thématiques que Kubrick
-Commande d'un studio
-Ego d'une star, aussi producteur du film, qui veut imposer ses choix
-2ds rôles pas en reste pour ce qui est de donner leurs avis sur la mise-en-scène
Tout est fait pour laisser le moins de libertés possible à Kubrick. Oui mais Kubrick reste Kubrick. Un homme qui transige peu lorsqu'il s'agit de son art. Alors, malgré toutes les contraintes, Kubrick nous livre un des plus grands péplums jamais réalisé. Sur le fond, s'il satisfait l'ego de Kirk Douglas en lui laissant cette figure de héros et une vision plutôt manichéenne des bons esclaves avides de liberté contre les puissants romains décadents, il profite également de ce film pour continuer d'aborder le thème de l'aliénation et de la déshumanisation, notamment dans la première partie du film : Spartacus, captif, réduit à un simple mannequin sur lequel on peint les zones à attaquer ou simple bête dont on veut suivre le coït, femmes romaines le faisant combattre à mort dénudé pour satisfaire leur lubricité et leur soif de sang, etc. Kubrick s'autorise également le droit de montrer une violence assez inhabituelle à l'époque ainsi qu'une scène dont l'homosexualité latente est à peine voilée. Sur la forme, si on ne veut le laisser réaliser à sa guise au moins exerce-t'il tout son talent dans la photographie.
Grande fresque portée par de grands acteurs, cette expérience fut suffisamment traumatisante pour que Kubrick décide de s'éloigner du système hollywoodien. Il nous livre quand même là un des meilleurs divertissement du genre.