Spartacus à du mourir pour être libre, Maximus à du mourir pour être libre. La liberté du gladiateur tient donc dans son voyage vers la mort. Que ce soit Stanley ou Ridley, les deux ont respectés cette ôde à la mort du gladiateur. Qui meurt sur l'autel de la liberté.
Mais, il est difficile d'admettre que dans cet exercice, toute proportion gardée, Ridley fait beaucoup mieux que Stanley.
Quarante années séparent Spartacus et Gladiator. Mais comment ne pas comparer ces deux destins si comparables, si similaires dans leur épilogue ?
Gladiator m'a déjà conquis des dizaines de fois sans problème.
Spartacus en revanche titille mon senscritique. Parce que Stanley c'est avant tout une esthétique, une particularité, une forme de cinéma qui ne se compare à aucune autre. Et pourtant Spartacus n'est pas Kubrickien, si on ne le sait pas, on ne le reconnait pas. Une BO aurait pu nous mettre la puce à l'oreille mais celle-ci est, à mon sens, complétement ratée (ou loin du niveau habituel) à base de trompette et d'envolée grandiloquente de bruit inutile.
C'est très hollywoodien pour du Kubrick !
Mais c'est surtout par sa longueur non justifiée que Kubrick déçoit. Barry Lyndon fait trois heures, mais ces trois heures sont pleinement maitrisées, rien n'est à jeter. Là, en revanche, quelques scènes sont longues, parfois inutiles mêmes ! Mais en contrepartie, d'autres sont prodigieuses surtout celle ou Spartacus et trois de ces compères doivent se combattre à mort, Spartacus attend et voit le combat par une interstice, tout comme nous. C'est foutrement immersif et terriblement bien pensé !
Je dirais que Spartacus à 55 ans d'existence et que forcément il a quelque peu vieillit, c'est sur. Il n'en reste pas moins un grand péplum. Une ode à la liberté émancipatrice, un véritable hymne à la liberté contre un pouvoir despotique. Dommages qu'il faille inévitablement mourir que ce soit sur une croix ou dans l'arène. Le libérateur, le révolté finit toujours dans les cœurs, dans les têtes et dans l'histoire, mais il finit surtout mort, tué par le pouvoir qu'il voulait renverser.