Spartacus et Cassandra sont deux adolescents roms émigrés, vivant dans la rue, avec leur mère déficiente et leur père alcoolique, tous deux sans emplois. Ils sont pris en charge par Camille, jeune trapéziste d’un cirque itinérant, curieux personnage, opaque, sorte de fée bleue trouvant son Pinocchio en ces deux gamins, frère et sœur, ou plus simplement fée sortie d’un conte de Perrault, marraine providentielle. Un documentaire aux relents de conte poétique, façon Hansel & Gretel chez Malick. Cette cohabitation des formes, à la fois naturaliste et esthétisante, crée un déséquilibre étrange, faussement pris sur le vif car in fine très écrit, très illustratif, mais offre aussi au film de beaux moments singuliers. Et puis on en sort avec le souvenir de ces deux visages, deux regards, doux et meurtris, tristes et lumineux et c’est le plus important.