Speak No Evil
6.2
Speak No Evil

Film de James Watkins (2024)

Je n'attendais pas grand chose de ce film. Je savais qu'il existait déjà en "version danoise" et qu'il s'agissait d'ores et déjà d'un remake d'un film modérément apprécié. J'avais entendu parler (en terme de défaut principal) de personnages un peu trop naïfs (un peu "bêtes") qui se font avoir vraiment facilement. Je ne peux pas juger ce remake à partir de l'ancien (qui semble moins "hollywoodien") mais celui-ci est PARFAIT et il est très rare que je sois autant emballé par un film récent (plus encore un film "d'horreur").


Le seul "problème" du film c'est qu'on sait déjà "presque" tout dès le début. Outre le fait que le film soit une nouvelle version d'un projet plus ancien, sa bande annonce nous donne déjà la couleur et le "couple d'amis" complètement taré ne tarde pas trop à montrer à quel point il est siphonné. Certaines petites allusions, certains détails (tâche de sang mal lavée, tableaux ou petites sculptures extrêmement glauques...) nous font très vite sentir que le danger est bien présent pour les protagonistes principaux. Oui MAIS c'est sans compter sur une gestion de la tension tout simplement diabolique, sur une montée en puissance extrêmement bien gérée, sur un jeu d'acteur éblouissant (à commencer par Mac Avoy bien sûr mais les autres ne sont pas en reste non plus en particulier les enfants qui sont excellents également).


Le film ne montre rien de "choquant" pendant au moins son premier tiers même si dans certaines interactions avec les personnages principaux un malaise semble déjà palpable...le couple de psychopathes passe parfois d'un comportement affable à un comportement rustre et indélicat sans prévenir (avant que les choses ne semblent de nouveau s'apaiser) et le malaise n'en est que plus fourbe et insidieux. Il faut noter que les personnages ne sont pas si "stupides" que cela et que leurs actes sont (presque) toujours très cohérents psychologiquement. La seule scène qui m'a agacé étant le retour en arrière pour aller chercher "lapinou" (je me suis presque pris la tête dans les mains à ce moment-là) mais on va supposer que c'est parce que le couple d'invités est encore relativement ignorant du danger à cet instant.


Autre point que j'ai trouvé particulièrement réussi et extrêmement bien exploité : toutes les allusions à la chasse, l'usage des métaphores entre proie et prédateur qui va même créer des situations d'ironie dramatique et instaurer vers le dernier acte du film un jeu du "chat et de la souris" rondement mené. D'ailleurs, le dernier acte du film est particulièrement violent et extrêmement efficace, j'étais scotché.


Bref, même si on sait déjà ce que l'on est en train de regarder et même s'il n'y a pas de "twist" ou de chose qui soit "très surprenante" dans le film on est tenu en haleine du début à la fin et on se demande toujours à quel moment le couple de psychopathes va péter un câble pour de bon, comment les choses vont finir par se dénouer et même si nos protagonistes principaux vont finir par s'en sortir. Evidemment, il y aura toujours des personnes qui trouveront à redire ceci ou cela (je ne sais même pas quoi honnêtement) mais moi je me suis régalé et j'aimerais en voir plus souvent des films de ce gabarit susceptibles de me faire m'enfoncer les fesses et les mains bien fort dans mon fauteuil de ciné.


BRAVO !

Venomesque
10
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le 22 sept. 2024

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Venomesque

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