Habitués aux ambiances sombres et adultes, les Wachowski avait laissé perplexe leur monde en adaptant la série animée de Tatsuo Yoshida, peu connue en France mais cultissime aux USA. Résultat des courses: un gros bide au box-office qui mit la Warner dans le rouge et des critiques assassines. Il faut dire que le film tend un peu le bâton pour se faire battre, exemple typique de l'oeuvre qui divise, qui fascine ou qui vous colle une chiasse d'enfer avec une crise d'épilepsie en prime. Clairement orienté jeune public (ce qui explique la présence insupportable du chiard et de son macaque), bariolé à outrance, excessivement long, totalement vide et d'une naïveté qui confine au sublime, "Speed Racer" se traîne une palamquée de défauts. Et pourtant... Pourtant, derrière le kitsch ambiant et le gloubiboulga numérique, se cache l'air de rien une véritable proposition de cinéma, les Wachowski éradiquant toute frontière physique entre le cinéma et les univers du comic-book, de l'animation et du jeu vidéo, transformant ses acteurs de chair en véritables personnages de manga. Frénétique et généreux, "Speed Racer" est au final un pur rollercoaster complètement barje, rappelant aussi bien le "Dick Tracy" de Warren Beatty que le jeu "Street racer", qui offrira du rêve à tous les grands enfants qui ont toujours rêvé de voir leurs petites voitures Hot Weels prendre vie... pendant que les autres gerberont des paillettes multicolores. A chacun son kiffe mais soyez prévenu, vous venez d'entrer de plein pied dans le cinéma du vingt-et-unième siècle.