Lady Stopie

Avec Spencer, Larraín plonge son spectateur dans les névroses d'une Lady Diana fictive, peu à peu ensevelie sous une charge mentale destructrice.

Le cinéaste espagnol s'affranchit d'un quelconque ancrage à la réalité, dépeignant une princesse vulgaire et irrévérencieuse, brisée par l'obnubilation des journalistes, mais surtout, les coutumes royales asphyxiantes. La réalisation est d'une minutie rare, magnifiant une Kristen Stewart absolument étincelante, pour ce qui est sans doute le plus grand rôle de sa carrière.

L'œuvre se vit comme une expérience assez étrange, hypnotisante et inconfortable, et rythmée par une musique parfaitement distillée au cours des diverses séquences. Larraín lorgne à la fois du côté du thriller paranoïaque, du film d'horreur, et de la comédie noire, avec des évocations récurrentes au Melancholia de Lars von Trier. Et certes, le réalisateur ne réussit pas tous ses effets, mais la générosité de l'ensemble l'emporte largement.

Bien triste de voir à quel point l'œuvre avait été mal reçue par le public à sa sortie, sans doute à cause de toutes les libertés prises dans la caractérisation du personnage. Et c'est pourtant exactement ce que devrait être un biopic : une figure grossie et transcendée par une véritable vision artistique.

4.25/5