Premier film Marvel Studios après l'attendu Endgame qui a clôturé toute une ère Marvel centrée sur des Avengers qui avaient bien vieilli et dont les idéaux mêmes n'étaient rien d'autre que l'image même d'une Amérique ultra-conservatrice, voire réactionnaire (cf. les baleines qui reviennent, on s'en branle!), ce second volet du nouveau (et vrai) Spider-Man est réussi. Il est aujourd'hui assez clair que Tom Holland est le meilleur acteur à s'être emparé de la tunique de l'araignée, et ce film ne fait que confirmer ce qui ne semble plus trop faire débat. Tobey Maguire faisait trop vieux et a un jeu limité tandis qu'Andrew Garfield est juste... mauvais. Avec Holland, cependant, on arrive à voir le jeune adolescent qu'il est censé être, son jeu tout en subtilité oscillant entre indécision et assurance liées à son âge. Lui, alors si fier et heureux d'avoir pu faire partie des Avengers, mais ayant aussi souffert la perte d'une father figure ne souhaite désormais qu'une vie normale, notamment pour pouvoir enfin essayer de se rapprocher d'une MJ très bien représentée par Zendaya.
Jon Watts nous emporte en Europe, et les enjeux semblent bizarrement fabriqués, comme si c'était une énième menace un peu venue de nulle part. Le nouvel allié du SHIELD qu'est Mysterio (un Jakey toujours très bon) semble un peu trop gentil pour être honnête, et c'est bien là que repose la vraie intrigue.
Far From Home réussit à jouer de manière plus ou moins subtile avec la notion de super-héros et de méchant, et renouvelle un peu le schéma d'un film qui suit pas moins d'une quarantaine dont l'écriture laisse souvent à désirer, entre gros méchants manichéens et héros 100% musclés, 100% gentils. Ici, bien que Mysterio sera tourné en grand méchant assez maladroitement, il est question de changer ce schéma si usé, tout le monde tombant dans le panneau car obnubilé par des règles obsolètes et éloignées d'une réalité bien plus complexe - cf les Avengers, qui ne se remettent jamais VRAIMENT en question, comme l'a prouvé Endgame.
Au-delà de la trame principale qui peut toujours paraître un peu ennuyeuse une fois qu'on en a compris la majorité, l'évolution du personnage est elle un succès, Tom Holland réussissant à capturer l'essence de ce qu'est censé être Spider-Man si l'on se souvient des comics de Stan Lee : un jeune qui aime bien blaguer mais qui est très (trop?) sensible, et qui donc en souffre, bien évidemment. Il est difficile de survivre à Tony Stark, et de voir toutes ces responsabilités lui tomber dessus, mais Peter Parker fera bien sûr tout ce qu'il faut pour faire la bonne décision. En faisant un paquet d'erreurs.