Et ainsi le meilleur film de super-héros de l’année est un animé. Spider-man : Into the Spider-verse (pour reprendre le titre original, bien plus parlant), est graphiquement splendide et excelle dans sa manière de rendre un hommage presque déférent au comics, tout en offrant un surprenant et salvateur rebond narratif à l’homme araignée au cinéma. Son esthétique hybride et son imagerie pop art étincelante éblouissent et ne ressemble à rien de connu. Le pari d’une animation entamée à l’ordinateur et terminée à la main est plus que payant. Elle confère à Into the Spiderverse un style novateur et singulier, réussissant allègrement le grand écart entre bulles de BDs, pointillisme et effets 3D.
Outre son style percutant, l’écriture et le parti pris scénaristique permettent de rebooster la hype autour d’un super-héros qu’on pensait exsangue. En enfilant le costume de son héros métisse Miles Morales, Spider-man se réinvente dans une aventure maline et stimulante tout en se connectant à la fois à son glorieux passé (en faisant de Peter Parker le mentor) et sans doute à son futur en convoquant des déclinaisons du tisseur geeks, féminines, ou improbables (oui, Spider-cochon). C’est fun, intelligent, vif, misant sur la diversité et la bienveillance pour véhiculer un message positif que véhicule fièrement l’imparable tagline « tout le monde peut porter le masque ».
Porté par une tracklist démente et un humour rafraîchissant, Spider-man : Into the Spider-verse est tout ce qu’un film sur l’homme-araignée doit être. Peu importe qui l’incarne, chacun doit pouvoir s’y identifier.
Le film de Peter Ramsey et Bob Persichetti s’impose peut-être bien comme sa plus fidèle et réussie adaptation au cinéma. Courez-y.