À force, je vais finir par croire que c'est l'araignée -et non le chat- qui a neuf vies. Comme si avoir été le héros de deux franchises (Spider-Man de Sam Raimi et la trilogie avortée The Amazing Spider-Man de Marc Webb), sans parler de la troisième en cours, ne suffisait pas. Il faut donc aujourd'hui passer par une nouvelle version?
Grosse erreur de jugement, il faut reconnaitre. Spider Man: New Generation est en réalité une proposition cohérente en ça qu'elle embrasse tout l'héritage trimballé par le tisseur de toiles depuis des décades. Un héros qui a traversé les époques comme il a traversé les styles, tout en rupture et réinvention graphiques.
Le script décapant de Phil Lord, Chris Miller et Alex Hirsch catalyse les grandes thématiques que brassaient déjà les comics. Mieux, il explose le cocon molletonné dans lequel baignait l'homme-araignée sur grand écran. Et dans l'élan, accomplit le fantasme de beaucoup en nous présentant enfin le jeune Miles Morales, nouveau visage sous le masque du justicier voltigeur. Utilisant à merveille le prétexte d'un univers où les réalités alternatives se rencontrent, les réalisateurs Peter Ramsey, Bob Persichetti et Rodney Rothman coffre un écrin visuel d'une rare beauté. New Generation mêle effets 3D, Cel Shading et la stop-motion avec une virtuosité qui vont en souffler plus d'un.
Le Comics prend vie, littéralement (et c'est peu de le dire). Apparition de phylactères, onomatopées, et même les points d'impression accompagnent le film sans jamais l'étouffer, on arrive à un degré de fluidité inouïe. Le plaisir est d'autant plus important que l'intrigue est peu avare en séquences humoristiques, hommages bien sentis, petites piques et scènes d'action haletantes. Et pour parachever l'ensemble, il faut saluer l'excellent travail de Daniel Pemberton aux compositions musicales haut de gamme. Pour les curieux, c'est du très bon cinéma. Pour les fans, c'est un Noël avant l'heure. Et pour Spider-Man, c'est sa plus belle aventure.