Ce qui marque dans Splice...c'est...ouais...hum...les per...non...hum...le sexe...un peu, mais pas en bien...le ratage, ouais le ratage en beauté de Natali. Le film est l'exemple même du ratage, alors qu'il commence par accouché littéralement le film dans une introduction des plus réussit, il s'embourbe peu à peu dans un délire référentiel qui ne mène à rien, et qui finit par se perdre dans le ridicule des situations. Il faut dire qu'il s'attaque à un genre où un autre maître à laisser sa marque, qui a infecté au point de rupture tout les films de body horror, vouloir égaler Cronenberg n'est pas chose aisé.

On voit bien que le réalisateur a conscience d'être arrivé trop tard, qu'il sera confronté à son confrère, et il tente de reprendre les éléments du précédent et de les booster dans l'optique de le dépasser. Ce qui en résulte est plutôt qu'il n'a rien compris au genre, et qu'il ne fait que reprendre sans chercher à comprendre. S'il évite de reprendre les scènes tels quels - ce qui est plutôt bon signe, et aurait été dommage pour un réalisateur talentueux - il les approfondi que superficiellement, et ne s'intéresse plus à la logique de son récit. Les oeuvres qu'il utilise dans son corpus référentiel son Alien, The fly, et The brood principalement. Il a su identifier leurs composantes clé, le trauma sexuel, une mise en scène du corps et de ses fonctions, le rôle du parent, etc.. mais il ne fait rien de pertinent avec, et ne fait au final que remplir une feuille de charge.

Pour revenir au film, Natali le débute avec un plan séquence où les deux protagonistes Elsa(Sarah Polley) et Clive(Brody) tente de mettre au monde et réanimer une créature, et le tout sous le point de vue de cette dernière, une séquence qui illustre parfaitement le thème du film, la naissance. Si tout le film pouvait être à ce niveau, mais cela devient très vite une fausse couche. On apprend qu'ils sont fiancés, deux généticiens super-doué, des stars du monde scientifiques, et loin d'être coincé avec leurs look cool. Avec ce petit portrait on devine très vite que des tuiles vont tomber, et la première est qu'on leurs refusent de continuer leurs petites expériences frankesteins, mais pas de problèmes ils décident ils le font quand même, on est cool où on ne l'est pas... et là le drame le film devient lent et stupide.

À plusieurs moments on se demande si Natali à bosser le scripte ou s'il s'agit du premier jet. Malgré la présence d'une équipe(plutôt réduite d'ailleurs), ils parviennent à créer cette nouvelle créature qu'est Dren, tout seul et en quelques heures; à l'élever sans que personne ne la remarque, sauf le frère de Clive dans une séquence bien trop forcé; ils parviennent à créer une véritable chambre pour enfant dans le sous-sol de la compagnie; à côté d'autres incohérences et facilités s'empilent, ainsi la première créature qu'ils ont créé parvient à changer de sexe, aucune justification nous est donné et personne ne le remarque vraiment avant le moment fatidique; on apprend que Elsa a utilisé son ADN pour créer Dren, qu'elle a eu des problèmes avec sa mère, et ainsi de suite. À cause de toutes les facilités on devine aisément où conduit l'histoire.

Mais encore, si ce n'était que ça on pourrait peut-être pardonner le film, mais non c'est que Natali empile les gaffes. Comme déjà mentionner il s'amuse à faire des références à plusieurs autres films, et tout cela finit par handicapé le film. Le design de Dren est inspiré par le xénomorphe, mais là où l'alien invoque par son design des organes sexuels avec une certaine subtilité, Splice oublie ce détail, puisque la tête de Dren lors d'une de ses formes sera ni plus ni moins qu'un gland, idem pour son dard. On peut continuer pendant longtemps sur ce que le film reprend, mais cela ne serait que rajouter des défauts à un film qui en possède déjà trop.

Le regrettable avec Splice provient qu'il n'est pas que noué de défauts, son réalisateur démontre parfois un vrai talent dans la mise en scène. Il y a l'introduction, mais aussi lors de la naissance de Dren, ou encore une séance de sexe entre Elsa et Clive fait en douceur et subtilité. Natali aurait dû rester sur ses propres bases, chercher ailleurs n'a fait que dilluer son talent et à forcer la comparaison.
Signas
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le 15 août 2010

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Signas

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