PRECISION IMPORANTE:
Non, Split n'est pas le biopic sur l'iventeur du fameux dessert que sert l'abominale homme des neiges. Cet amour de dessert composé d'une banane et des trois boules de glaces surmonter de coulis de chaucolat bien chaud, que l'on nomme Banana Split!
Après avoir mis les points sur les I et les barres sur les T quant au titre du film, il convient d'en présenter brièvement l'histoire. Split, c'est l'histoire de jeunes filles qui se font enlever par un gars bizarre. Ce gars il est bizarre car dans sa tête y 'a 23 personnes (t'imagnes un peu le foutoir que ça doit être là dedans, pire que ta chambre quand tu étais ado tu sais celle que tu rangeais jamais où il y avait des fringues sales partout par terre et même ta mère te disait tout le temps de la ranger et toi tu disais oui mais tu le faisais pas! Pardon, on s'égare...). Encore une precision importante : le film est inspirée de faits réels (frissons, cris et évanouissements dans la salle!!).
Pour interpréter ces 23 personnalités, un seul acteur, James McAvoy que vous avez déjà sûrement vu en tant jeune Professeur Xavier dans les films X-Men ou dans le très bon Le Dernier Roi d'Ecosse (où là il ne joue pas le Professeur Xavier hein). Dans Split, l'acteur se livre à un exercice très difficile qui dénote d'un très grand talent d'acteur. Parce que jouer 23 personnalités différentes, qui changent parfois au cours d'une scène et même d'un même plan, tout en étant enfermé dans un corps physique qui lui reste le même, nécessite tout un travail sur la diction, la voix, les mimiques et le moindre détail du visage du comédien prend alors toute son importance. On assiste ici à une vraie leçon de comédie (Pas la comédie genre Camping ou Qu'est ce qu'on a fait au bon Dieu? Hein. La comédie genre jeu d'acteur et tout). Cet exercice est si bien réussit que l'on arrive à aimer et detester différentes personnalités alors que devant nos yeux nous n'avons qu'une seul personne physique. On en arrive donc à aimer et detester le même gars. Pour rester sur l'acteur, cette situation dans laquelle se trouve Kevin, le personnage principal, avec ses 23 personnalités peut être aussi vu comme une mise en abîme de la vie d'acteur. En effet, un acteur garde la même enveloppe physique mais doit sans cesse changer de personnalité au fil des tournages. Pour finir sur les acteurs, mention très honorable à Anya Taylor-Joy, la jeune actrice interprétant le rôle d'une des jeunes filles enlevées.
Outre la performance d'acteur de McAvoy, la réalisation est aussi (et j'ose le dire, oui monsieur n'ayons pas peur des mots!) monstrueuse! Night Shyamalan, réussit très bien à créer une ambiance angoissante, une ambiance qu'il affectionne beaucoup, notamment grâce, à son acteur principal mais aussi à un éclairage très bien dirigé et à un aspect assez 8 clos de son film. Mais ce n'est pas tout, la réalisation ne cherche pas seulement à créer un sentiment chez le spectateur mais elle traduit aussi quelque chose quant au(x) personnages(s) (en fait je mets des -s entre parenthèse parce que du coup je sais si je dois parler d'un seul personnage physique ou de toutes les personnalités du coup voilà, bisous. #Questionnement) . Le fait que le film soit une sorte de 8 clos traduit l'état d'enfermement psychologique de(s) personnage(s). Les 23, eux même enfermés dans un seul et même corps, une sorte de prison physique, ou une chrysalide. Pour continuer sur l'enfermement psychologique on peut remarquer les nombreux sur-cadrages. On peut aussi observer une certaines symétrie dans plusieurs plans. Cette symétrie traduit un certain ordre, un ordre qui est présent dans le désordre psychique, dans le cerveau "malade" de Kevin Wendell Crumb. Tout est bien structuré dans son cerveau, contrairement à ce que l'on pense des personnes atteintes de trouble dissociatif de l'identité. La composition du lieux où Kevin vit et séquestre les jeunes filles est d'ailleurs comparable à un cerveau. Ce lieux est composé de plusieurs pièces chacune occupées et habitées par une personnalité différentes, la chambre est occupé par le jeune garçon de 9 ans nommé Hedwig, la cuisine par Patricia...Encore une fois tout est ordonné. Mais on peut remarquer que dans ce lieux de nombreux tuyaux sont présents au plafond, se mêlant et se démêlant, débouchant sur des pièces différentes...Cet enchevêtrement de tuyaux nous rappelle les méandres du cerveau humains, ses connexions nerveuses en particuliers.
On trouve aussi dans le film de nombreux liens avec le monde animal, par exemple dans la chambre d'Hedwig où des dessins et des jouets sont à l'effigie de tigres et autres animaux. Shyamalan s'interroge peut-être sur le statut de l'humain, sommes nous réellement plus évolué que les animaux? Qui est le prédateur? Qui est la proie? Sommes nous si différents? Mais une chose est sûr c'est que "l'Homme est un loup pour l'Homme". (bon ok c'est pas de moi, c'est de T.Hobbes mais tu la connais cette expression, TMTC le Bac de Philo, ça passe toujours.). Le film et le réalisateur s'interroge aussi sur le regard que l'on porte habituellement sur les personnes atteintes de troubles dissociatif de la personnalité, des personnes mentalement "dérangées" comme le disent certains. En effet, Shyamalan ne nous présente pas Kevin comme une personne malade, affaiblie et amoindrie. On comprend au fur et à mesure des explications du psychiatre, doc' Flectcher que Kevin est peut-être à un stade d'évolution plus élevé que les personnes dites "saines", petit à petit Shyamalan nous présente un sur-homme. Toutes les explications scientifiques, vraisemblables et cohérentes permettent très bien de percevoir Kevin, comme un sur-homme. Shyamalan ancre l'extraordinaire dans le réel et grâce à cet ancrage dans la réalité que nous spectateurs connaissons, rend les éléments extraordinaire et fantastique plausible et plus crédible. C'est d'ailleurs un aspect que l'on retrouve beaucoup dans le cinéma de Shyamalan, l'irréel dans le réel et surtout qu'est ce que l'irréel sinon le réel?
Pour conclure, le dernier film de Shyamalan est très très très réussit, il témoigne d'un grand travail et surtout signe le retour du réalisateur qui avait connu un petit passage à vide depuis quelques années. On retrouve, dans ce film et pour notre plus grand plaisir, tous les éléments du cinéma de Shyamalan servit avec un James McAvoy fantastique et une histoire super intéressante.
Un petit conseil, restez jusqu'à la fin, ça en vaut le détour et surtout ça annonce un projet qui s'avère juste trop méga tip top cool!!!