Split par Alice Perron

J’ai peut-être raté quelque chose mais Split ne m’impressionne jamais. James McAvoy est bon et a l'air de s'amuser mais il n'est pas fantastique. Son personnage, Kévin, est censé avoir 24 personnalités - mais seules 6 apparaissent à l’écran. Shyamalan n’exploite pas du tout ce postulat de départ, ce qui pose forcément la question de sa pertinence, un peu excessif et jamais justifié.

Le film conserve un bon rythme et sait nous tenir en haleine, mais lentement, le scénario glisse et nous perd peu à peu, jusqu’à l’incompréhension et le rejet. Le scénario verse dans sa dernière partie uniquement dans le fantastique, mais casse alors l’intérêt de l’étude du trouble dissociait de l’identité.

Anya Taylor-Joy en survivante nous parait stéréotypée, les autres filles ne servent à rien. Encore une fois dans les films à tendance horrifique, Shyamalan adopte leur codes moralisateurs : la gentille fille sage, réservée et déjà marquée par la vie, quand les filles plus « libérées/délurées » sont tuées. La psy est un véritable cliché avec peu de jugeote, et vraiment peu représentative de sa profession.

Si c’est ça le retour de Shyamalan, je ne comprends pas. Le tout pour finir son film sur un caméo de Bruce Willis, uniquement pour dire sans aucune subtilité au spectateur « hey je réunis moi aussi mes univers, et je vais faire une suite ».