Spotlight, où comment le Boston Globe a fait trembler l’Eglise Catholique. Nous sommes en été de l’an 2001, le Boston Globe accueille un nouveau rédacteur-en-chef. Il va rapidement contacter la cellule d’investigation du journal, composée de quatre journalistes, Spotlight. Il leur demande d’approfondir une enquête autour de soupçons de pédophilie mettant en cause un prêtre. L’équipe commence à recueillir le témoignage de l’avocat des victimes et certains de ses clients,, des sources anonymes,... 1 puis 4, puis 17, puis 90, l’équipe va petit à petit plonger pour découvrir la partie immergée de l’iceberg qui apparaît comme étant potentiellement un scandale impliquant tout un système. Pendant des dizaines d’années, l’Eglise et des avocats ont acheté le silence des victimes pour protéger les personnalités religieuses. Qui était au courant ? Pourquoi les médias n’ont-ils rien dit, alors même qu’ils avaient l’ensemble des éléments pour effectuer leur enquête des années plus tôt ? Plus l'enquête avance, plus nos journalistes peinent à trouver des témoignages fiables et documents officiels permettant de prouver l’ampleur du scandale. Le journal, la société, l’ensemble du système craint les répercussions que pourrait avoir la révélation de l’affaire mettant en cause l’une des institutions les plus anciennes et respectées des Etats-Unis.
On nous promet un thriller passionnant, une plongée au coeur d’un scandale d’une ampleur impressionnante...
Effectivement, le rythme est prenant. Le spectateur se retrouve avec le calepin dans les mains, et se plait à suivre l'enquête. Il devient en quelque sorte le cinquième journaliste de l’équipe d’investigation. Le réalisateur a voulu faire de cette affaire assez épineuse et à priori pas passionnante un film. Le contrat est plutôt bien rempli dans la mesure où il s’agit davantage d’un plaidoyer pour le journalisme d’investigation plutôt que d’érinter l’Eglise.
Si l’accent est mis sur l'enquête, ce n’est pas suffisant. On est bien loin d’avoir un “thriller”. Tout est sobre, trop sobre. Les scènes se déroulent de manière parfaitement lisse. A quelques rares exceptions près, l'enquête se déroule sans temps mort, sans doute, sans tension… Les quatres journalistes, totalement interchangeables, n’ont pas leur propre personnalité. Ils vont découvrir un à un les éléments de leur enquête sans grandes difficultés, et on se demande pourquoi les témoins font de la rétention d’information et ne sèment les éléments qu’à intervalle régulier pour le bien du déroulement du scénario. Le film ne parvient jamais à nous surprendre et manque d’intensité émotionnelle et dramatique. C’est dommage…
Il me semble s’agir typiquement du syndrome based on a true story. Le label se trouve plus pesant que jamais. Enfermé dans cette coquille où le film se doit de coller la réalité, il m’a semblé manquer de dramatisation, de suspense, d’un brin de folie dont seul le cinéma a le secret.