Une saison en enfer
Est-ce par goût de la contradiction, Harmony, que tes films sont si discordants ? Ton dernier opus, comme d'habitude, grince de toute part. L'accord parfait ne t'intéresse pas, on dirait que tu...
Par
le 9 mars 2013
244 j'aime
74
Harmony Korine détourne cet objet psychédélique et incongru pour le modeler tel une véritable expérience rythmée de sa décadence et de son sale enchantement. Penser rentrer dans un bête teen-movie puis en ressortir lessivé et conscient d'avoir aimer voguer dans un rêve en carton, c'est surement la grande force de Spring Breakers. Comme Godard en son temps, Harmony Korine avance dans le temps telles des pulsions subites et capte ces moments de vie horripilants pour les amener à construire de A à Z cette petite bulle du ''rêve américain'' estival, peut-être synthétique d'une société qui dérive complètement. Difficile de poser beaucoup de mots sur le film tant il laissera certains se prendre au jeu de la décadence et ainsi le trouver mauvais, et d'autres devenant contemplateur de cette médiocrité : une attitude rendant Spring Breakers pour ces personnes comme une chronique horripilante et subjuguante où les désirs deviennent faussés et la réalité devenue martyrisée. Seul échappatoire de ce cauchemar à la facette rêveuse : la blessure ! Qu'elle soit en ordre moral avec la police ou en ordre physique avec une balle venue de nulle part. Cette blessure à priori anodine dans ce monde argenté, est révélatrice pour les êtres bons que ce petit monde n'est véritablement composé que de carton, et non d'or massif. Que le sang et la peur font surface sonnant ainsi la mort de l'euphorie.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films des années 2010 et Les meilleurs films de 2013
Créée
le 24 avr. 2020
Critique lue 104 fois
D'autres avis sur Spring Breakers
Est-ce par goût de la contradiction, Harmony, que tes films sont si discordants ? Ton dernier opus, comme d'habitude, grince de toute part. L'accord parfait ne t'intéresse pas, on dirait que tu...
Par
le 9 mars 2013
244 j'aime
74
Le film démarre comme un clip de MTV, avec de la musique merdique et la caméra qui tremble. Il n’y a pas de dialogue, juste des cons qui sautent à moitié à poil en buvant de la bière (yeaah on se...
le 16 mars 2013
162 j'aime
39
Si faire rouler des culs souillés par la bière et la sueur en 120 images secondes pendant une heure trente correspondait à l’image que je me faisais de la représentation du carpe diem contemporain,...
le 13 sept. 2013
140 j'aime
79
Du même critique
Petite Maman, le dernier film de Céline Sciamma présenté à Berlin en début d'année prolonge la ligne dans laquelle la cinéaste est surement la meilleure : son regard simple, et pourtant si beau sur...
Par
le 2 juin 2021
7 j'aime
Oliver Laxe signe un film aussi poétique que dur, récompensé du prix du jury à ''Un Certain Regard'' lors du festival de Cannes 2019 ! ''Viendra le feu'' ou ''O que arde'' en version original,...
Par
le 10 sept. 2019
7 j'aime
Scruter la monotonie du réel et du quotidien pour en apprécier encore plus la surprise subite, le geste d'une beauté rare qui d'un coup, tord la ligne droite de la vie. Days de Tsai Ming-liang est un...
Par
le 12 sept. 2020
6 j'aime