A la fin du 17ème siècle, en Angleterre, jouer la comédie est interdit aux femmes. Ainsi, ce sont des hommes qui composent le répertoire féminin. Et parmi eux, le beau Kynaston, aux affectations équivoques, est la vedette du moment, objet de désir des deux sexes.
On ne peut pas dire que Richard Eyre donne dans le sujet à la mode. On entre d'ailleurs avec quelque difficulté dans ce film où l'identité des personnages et les rapports entre eux ne sont pas très évidents. Néanmoins, ce film théâtral à propos du théâtre -avec tout au long du récit une scène d'Othello pour référence- nous gagne par l'originalité des protagonistes, ses dialogues bien ciselés et une intelligente diversité thématique.
A travers l'histoire sentimentale balbutiante entre Kynaston et Maria, sa costumière, le film évoque simultanément l'art dramatique, la confusion des sexes et une petite histoire de l'émancipation des femmes dans un intrigue présentant des analogies avec le passage du cinéma muet vers le cinéma parlant, qui fit quelques exclus.
L'intérêt de la seconde partie de "Stage Beauty" réside surtout dans l'aptitude ou non de Kynaston de recouvrer son identité sexuelle en tant qu'homme et comédien.