J’aime Star Trek, son univers, ses personnages, ces décollages vers ”là où aucun homme, là où personne, n'est jamais allé ”. J’aime m’y replonger, une ou deux fois par an. J’aime cette familiarité sans gêne qui me lie à Kirk, Spock et les autres, la même que celles que j’entretiens avec d’Artagnan et ses potes, Maigret ou celles, désormais plus lointaines, que j’entretenais avec Les Simpson, Donald ou Scooby-Doo. Qu’est-ce ce qui fait le succès des séries fleuves Amour, Gloire et Beauté, Doctor Who ou La Petite maison dans la prairie, des mangas One Peace, Baki ou Naruto ? La connivence avec ses héros. Plus encore, l’amitié virtuelle qui survit aux vicissitudes de la vie réelle.


Star Trek naît, sous la plume de Gene Roddenberry, en 1966, en pleine Guerre froide. L’univers compte six séries télévisées (726 épisodes pour autant d’histoires indépendantes), treize longs métrages, des centaines de romans, de bandes dessinées et des dizaines de jeux vidéo. Le tout appartient à Paramount Pictures/CBS.


Star Trek, c’est le triomphe de l’utopie optimiste, séculière et humaniste. L’humanité a surmonté une crise apocalyptique, s’est élancée vers les étoiles et a établi une Fédération des planètes unies démocratique et pacifiste, regroupant d’innombrables races alliées dans une société d’abondance, qui a oublié l’argent, la maladie, l'injustice, le racisme, la pauvreté, l'intolérance et la guerre. Pas mal.


Nos héros appartiennent à Starfleet. Leur mission : découvrir de nouveaux mondes et leur apporter, s’ils le souhaitent, le progrès et la paix. Ils marchent sur les traces de Bougainville et de Cook. On oublie la colonisation et l’impérialisme et on rebâtit sur des bases saines. La téléportation et le voyage à vitesse supraluminique offrent à l’équipage de l’Enterprise un plaisant sentiment d’ubiquité et aux auteurs d’innombrables facilités scénaristiques. Il n’est que temps de vous présenter mes amis :
• James T. Kirk ; rôle créé par William Shatner et repris par Chris Pine ; est le chef intrépide, le Capitaine courageux. La Directive Première, qui lui interdit d’interférer dans l'évolution des espèces moins évoluées, fussent-elles en danger, est source inépuisable de cas de conscience… dont il s’affranchit allègrement en désobéissant.
• Le second, Monsieur Spock (créé par Leonard Nimoy), est un demi-Vulcain, froid et cartésien, un homme plein de ressources : pensez à la fusion mentale et à la prise vulcaine.
• La belle et habile officier de communication Nyota Uhura, qui fut l’une des premières afro-américaine à endosser un premier rôle dans une série.
• L’ingénieur en chef Montgomery Scott, débrouillard et plein de ressources. L’Enterprise cumulant les avaries, il répare, juste à temps.
• Le brave médecin Leonard McCoy, râleur, colérique, mais sage. Cet émotif est l’antithèse de Spock.
• Le séduisant navigateur russe Pavel Chekov, amateur de vodka.
• Le fin pilote japonais Sulu, guerrier hors pair et botaniste à ses heures.


Les épisodes brodent sur deux trames. Abordant un monde nouveau, L'USS Enterprise (NCC-1701) est confronté, soit à des barbares arriérés soumis à un tyran (V1), soit à une espèce développée mais agressive (V2). L’adversaire sous-estimera la détermination de nos amis et leur solidarité : un pour tous et tous pour l’Enterprise, c’est le principe. S’il est attaqué, le Progrès se défend et joue collectif.


Troisième opus du reboot, Star Trek Beyond ne dérode pas à la règle. De très méchants inconnus détruisent l’Enterprise et capturent son équipage. Seuls s’échappent les officiers habituels, tant pis pour la bleusaille. Star Trek se veut démocrate certes, mais ses héros demeurent aristocratiques. Rien à redire sur les effets spéciaux – avec une mention spéciale aux créateurs de la base spatiale Yorktown – et le montage de Justin Lin, d’un classicisme absolu. Le réalisateur des Fast and Furious n’abuse pas des scènes d’action. Nos amis étant très tôt séparés, le scénario se perd dans leurs aventures parallèles et objectivement sans grand intérêt, si ce n’est de donner à sa pléiade de stars le temps de déployer tous leurs charmes avant la confrontation finale. Péché bénin, je sur-note à 6. À suivre.

Step de Boisse

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