Tout le monde le sait aujourd'hui Big John a mal supporté l'échec de son chef-d'œuvre The Thing qui avait été torpillé par le succès mondial du E.T. de Steven Spielberg. En réponse à ce dernier, John Carpenter décida de réaliser Starman, l'histoire d'un alien gentil égaré sur terre mais avec un style moins enfantin que le sieur Spielberg, pari gagnant ? Tout d'abord on pourra noter l'excellent choix de Jeff Bridges dans le rôle de l'alien, l'acteur inspirant immédiatement la sympathie permet au spectateur de s'immerger dans le récit de cette course poursuite habilement menée mais aussi celui de la pétillante Karen Allen (tout le monde la connait son personnage iconique de Marion Rawenwood dans la saga Indiana Jones) qui arrive à apporter beaucoup de sensibilité à son personnage de veuve inconsolable. Le récit propose une certaine maturité dans son traitement, la relation entre l'extra-terrestre et l'héroïne se développe de manière cohérente et constitue le socle de ce road movie aussi intense qu'émouvant au final. La mise en scène de Big John se révèle en outre toujours aussi subtile et il n'utilise les effets pratiques uniquement que lorsqu'ils servent à l'évolution du récit préférant développer une histoire intimiste plutôt qu'un gros spectacle pétaradant. Starman représente finalement le pendant du E.T. de Steven Spielberg, John Carpenter en conserve la thématique du deuil et de l'absence mais garde un aspect mature qui correspond parfaitement à l'univers du réalisateur parvenant à transcender l'aspect film de commande du long métrage pour parvenir à toucher le spectateur droit au cœur. Le pari est plus que réussi pour ma part et Starman mérite amplement de figurer parmi les classiques de Big John, tout simplement.