Une jeune femme qui ne s'est pas consolée de la perte de son mari rencontre un extra-terrestre qui lui ressemble trait pour trait. A moins que sa solitude ne lui fasse imaginer toute l'histoire, celle d'un long voyage en voiture avec son mari trop tôt disparu, voyage qui s'achèverait par la naissance d'un enfant. La chanson All I Have To Do Is Dream des Everly Brothers est un indice pour cette deuxième hypothèse.
En reprenant la lecture de premier niveau, le scénario s'inspire, comme The Thing, de La Chose d'un autre monde de Christian Nyby (et Howard Hawks non crédité) et reprend le final de Rencontres du troisième type pour l'atterrissage de la soucoupe volante. Mais avec beaucoup moins de moyens dans les effets spéciaux, à cause du budget fauché dû à l'échec de The Thing et surtout parce que pour John Carpenter les scientifiques, associés aux militaires (à une exception près, celui joué par Charles Martin Smith) ne savent que détruire plutôt que de chercher à comprendre. Ses attentions vont donc à la direction de ses deux acteurs principaux pour les mettre en valeur. Karen Allen, avec son sourire craquant, était l'une des meilleures actrices des années 80. Jeff Bridges, qui joue Starman, l'extra-terrestre gentil en chemise à carreaux, est dans un de ses meilleurs rôles, et ce n'est pas peu dire, car il en a eu de nombreux.
Son air de gentil ahuri vaut le spectacle. Comme dans tous les films de John Carpenter les héros sont seuls contre le reste du monde, alors on s'y attache forcément. Comme dans tout bon road movie, Starman va changer durant son voyage et va réussir à mieux comprendre les humains.
« Je vous aime bien, les humains. Vous donnez le meilleur de vous quand tout semble perdu. »