Antoine et Vincent,associés et amis inséparables,sont des entrepreneurs qui ont toujours des plans qu'ils croient géniaux mais ils se plantent à chaque fois.Au bord de la ruine,ils ont l'idée saugrenue d'organiser une tournée réunissant les stars éphémères et oubliées de la chanson des années 80.Leur banquier et les maisons de disques les envoient bouler mais ils arrivent cependant à convaincre une poignée de chanteurs qui n'ont de toute façon rien à perdre.Les voilà partis sur les routes,d'hôtels minables en petites salles,pour une aventure qui va progressivement monter en puissance et devenir un triomphe public qui les mènera aux Zenith pour s'achever en apothéose au Stade de France.Pour leur seconde réalisation en duo Frédéric Forestier et Thomas Langmann,également producteur du film,ont choisi de raconter la success story vécue à partir de 2006 par Hugues Gentelet et Olivier Kaefer.En montant cette tournée à laquelle personne ne croyait,ces mecs ont carrément inventé un concept qui a depuis été beaucoup copié puisque toutes les décennies à partir des années 60 ont connu leur revival.Il est dommage que le scénario,cosigné par le futur réalisateur Pascal Bourdiaux,s'enferre dans les outrances comiques.Du coup,on perd le cachet d'authenticité que le film revêt par moments,ce qui crée nuit à l'homogénéité du ton.Impossible de croire par exemple au recrutement des artistes qui fait défiler une série de scènes totalement WTF,des Début de Soirée cuistots dans un kebab à Gilbert Montagné organiste dans une église de Harlem,en passant par un accident provoqué par un François Feldman fou du volant ou Jean-Luc Lahaye obligeant les deux gus à lire à haute voix "Cent familles",son livre de mémoires.On sait pertinemment que les choses n'ont pas pu se passer ainsi même si le milieu du showbiz est riche en extravagance,ce qui crée un décalage avec d'autres scènes qui elles,même si elles ne sont pas tout-à-fait exactes,sonnent justes.Car il y a là plein de séquences drôles et émouvantes,la meilleure partie étant celle où l'on est au plus près des chanteurs.Dans le bus,où se forme la cohésion du groupe,dans les hôtels ou les restaurants,où l'on tape le boeuf le soir devant les clients et le personnel,et bien sûr sur scène où s'opère cette magique métamorphose qui voit ces ex vedettes qui seules ne réuniraient que peu de public,qui sont vieillies,ringardisées,un peu fatiguées et alourdies,se transformer radicalement et retrouver tout leur allant et leur charisme face à une salle pleine et enthousiaste.Ce qui nous vaut de superbes moments comme quand Antoine,qui n'arrive pas à convaincre Jeanne Mas de rejoindre la tournée,entre en scène à la fin d'un spectacle,le portable à la main et l'appelle en direct devant un public déchaîné qui se met à entonner ses tubes.Et puis il y a la belle histoire d'amitié entre les deux promoteurs,qui ont traversé toutes les galères avant de connaître cette réussite.Quant aux chanteurs,ils jouent leurs propres rôles avec une jolie autodérision,ironisant sur leurs physiques déclinants,l'oubli dont ils ont fait l'objet,la brièveté de leurs carrières et leurs défauts réels ou supposés.A ce jeu se distingue particulièrement un Lahaye frimeur,dragueur et mégalo à souhait.Il est à noter que lors de la première véritable tournée il n'y avait que Cookie Dingler,Sabrina,Lio,Jean-Pierre Mader et Emile et Images,qui ont accepté d'assurer plusieurs concerts sans être payés afin de lancer l'affaire.Bien leur en a pris.La bande son est évidemment un régal et ressemble à la playlist idéale de toutes les soirées de fêtes familiales ou associatives.Certes,ce n'est pas de la grande chanson française mais cette musique des années 80 résonne en écho à cette époque de paillettes et d'insouciance,la dernière sans doute avant le marasme qui assombrira les décennies suivantes.Pas un hasard donc si c'est cette période qui a été choisie,et il est difficile de résister à tous ces tubes entrés dans l'imaginaire collectif français.Dès les premières notes de "Nuit de folie","Femme libérée","On va s'aimer","Macumba" ,"Born to be alive"ou "Boys,boys,boys",on sent la pression monter et les pieds se mettre à bouger.Le film n'élude pas pour autant les problèmes qui bizarrement surviendront avec le succès,querelles d'ego entre les artistes et surtout clash entre le gigantisme dépensier d'Antoine et la gestion raisonnable de Vincent,la réussite pouvant finalement diviser mieux que les galères.Richard Anconina et Patrick Timsit,des acteurs au talent affirmé et au métier très sûr,sont formidables dans les rôles principaux et sont entourés d'excellents faire-valoir comme Bruno Lochet,Eric Naggar,Marc Andréoni,Andy Cocq ou la mignonne Juliet Lemonnier.

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le 23 janv. 2021

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