Montagne russe émotionnel
Premier film du réalisateur Destin Cretton et récompensé par le prix du meilleur film à South by Southwest l'an dernier, "States of Grace" (ou "Short Term 12" en V.O) a énormément fait parler de lui dans le milieu du cinéma. Est-ce mérité ? En un mot : Oui !
Autant être direct tout de suite : "States of Grace" est une véritable merveille. Certains vont crier au "déjà-vu", vu le thème abordé, et c'est compréhensif. Après tout, on a déjà vu plusieurs films traitant du sujet délicat qu'est l'enfance en difficulté comme "Entre les Murs", par exemple. Néanmoins, "States of Grace" se démarque de ses films-là. En effet, ici, le film évite de tomber dans le piège du pathos et évite toute lourdeur. On rit tout comme l'on pleure, sans véritable effet de dramatisation. Ensuite, là où l'on aurait pu tomber dedans, les différents protagonistes du film ne sont jamais marqués par un stéréotype et sont véritablement attachants. Que ce soit enfants ou adultes, on se met immédiatement à aimer ses personnages et cela amplifie, par conséquent, l'émotion éprouvée tout le long du film. Puis, « States of Grace » n'est pas qu'un simple film sur l'enfance, c'est aussi un magnifique chapitre de la vie de Grace, formidablement interprété par Brie Larson. On ne se focalise pas que sur les enfants mais aussi sur ce personnage fort, ne sachant plus où elle va suite à son passé qui refait surface et à son futur qui l'inquiète.
En faite, on pourrait comparer ce film à l'un des films indépendants les plus célèbres : « Little Miss Sunshine ». Tout comme dans le film de Destin Cretton, on suit dans ce long-métrage, des personnages en difficultés, des « out-siders ». Dans les deux films, on s'attache avec eux et les émotions changent rapidement, on passe aussitôt du rire aux larmes. Et puis, surtout, ce qui m'a fait autant aimer ces deux films : L'aspect « feel-good movie ».
Comme il a été dit plus haut, Destin Cretton ne tombe jamais dans la lourdeur. On est émus, certes, mais le film n'en fait jamais trop. Il n'y a qu'à voir la scène où l'un des adolescents, Marcus, chante un rap évoquant son enfance difficile. L'impact de la scène est assez grande, la scène est filmé en plan-séquence et ne comporte aucun effet de style ou de dramatisation pour nous émouvoir encore plus. Et donc, on pleure tout comme l'on peut sourire face à diverses situations cocasses et touchantes. Le film aurait été détestable s'il nous avait présenté des personnages en difficultés, dépressifs et n'ayant aucune seconde chance. Le film porte un message universel touchant et l'on ressort de la salle, heureux.
Aucun défaut ne me vient vraiment à l'esprit. Peut-être une légère prévisibilité concernant l'un des personnages du film mais après, je ne vois pas d'autres défauts à dire.
« States of Grace » est donc le film à voir en ce moment, à voir si vous pouviez puisque les cinémas préférent projeter la dernière comédie franchouillarde avec Christian Clavier plutôt qu'un charmant film indépendant, posant un regard attachant sur l'enfance et qui fera découvrir au public tout le talent de la jeune actrice, Brie Larson, déjà vu dans de bonnes comédies tels que « Don Jon », « Scott Pilgrim » ou « 21 Jump Street ».
A voir si vous avez envie de vivre une montagne russe émotionnelle et si vous avez envie de vous sentir bien.