Sans doute pour échapper à ses gros films, Belmondo a voulu se mettre en danger en incarnant Stavisky, escroc notoire du début du XXeme siècle, et dont son histoire est mêlé à la politique, à la montée de l'antisémitisme et à celle de Trotsky.
Alain Resnais a choisi de montrer les cinq dernières années de sa vie, jusqu'à son meurtre mystérieux.
Autant le dire ; c'est un film assez compliqué, fait d'énormément de flash-backs et de considérations politiques dont je n'ai pas tout saisi. Je me suis donc accroché aux acteurs, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils sont tous très bons. Certes, Belmondo commence un peu à cabotiner vers la fin de l'histoire alors qu'auparavant il était d'une grande sobriété. Autour de lui se trouvent de grands acteurs ; François Périer, Michel Lonsdale, Anny Duperey, Claude Rich, et un magnifique Charles Boyer, qui joue le baron Jean Raoul.
C'est un film très beau à voir, on voit que la présence de Belmondo, également producteur, a permis de grands moyens, mais il s'en dégage une certaine froideur. Peut-être est-ce ceci, ajouté à une intrigue alambiquée, qui m'a empêché de rentrer dans le film ?
Injustement conspué au Festival de Cannes, et semi-échec en salles, le film paie peut-être sa trop grande ambition, mais il offre à Belmondo une profondeur qu'il en retrouvera que trop rarement par la suite.