Jeff Bridges joue un jeune et riche héritier qui décide d'investir dans l’immobilier à l'aide de louches entrepreneurs, dont Joe Spinell. Ceux-ci veulent racheter les immeubles d'un quartier afin de tout reconstruire, mais seul un gymnase refuse d'être vendu. Jeff Bridges va donc aller à la rencontre de ces sportifs, et culturistes, et au lieu de vouloir les chasser, va être séduit par cet univers.
Je dirais que Stay Hungry est un film très moyen, avec des scènes érotiques parfois gênantes, mais aussi une formidable plongée dans l'univers du culturisme, car n'oublions pas que parmi ces musclés se trouve un certain Arnold Schwarzenegger qui, pour son troisième rôle au cinéma (après Hercule à New York et un homme de main muet dans Le privé), crève l'écran tant son charisme est déjà là et qu'on voit que c'est quelqu'un de sympathique. D'ailleurs, c'est amusant de constater que non seulement il joue son propre rôle d'alors, un culturiste qui s'entraine à devenir Monsieur Univers, mais qu'il y a des éléments biographiques dans son personnage, car tout lui, il est Autrichien, est venu en Amérique grâce à l'espoir qu'il suscite de la part d'un entraineur, et qu'il finira par avoir une carrière dans l'immobilier (ce qui fait que Arnold était déjà très riche avant de faire du cinéma), avec toute une partie sur le concours proprement dit qui rappelle Pumping Iron.
On sent que Bob Rafelson est fasciné par un milieu qu'il découvre en même temps que nous et le personnage de Jeff Bridges, un peu benêt pour le coup, et que tout ce qui tourne autour, la présence de Sally Field, n'a que peu d'importance. Le culturisme est clairement montré comme quelque chose de positif, où Arnold montre qu'il s'intéresse à la culture américaine en participant à des danses de country. Mais en-dehors de ça, le film n'a rien pour rester dans les annales, sauf pour les complétistes de la carrière du chêne autrichien, qui sera d'ailleurs récompensé d'un Golden Globe du jeune espoir. Ce qu'il concrétisera quelques années plus tard...