Une fois n'est pas coutume et cette fois encore, voici un film qui repose essentiellement sur son heroïne. Paula Beer nous tient en haleine d'un bout à l'autre du film en interprétant Stella. Il faut dire qu'elle sidère autant qu'elle fascine dans son interprétation de Stella Goldach, portrait d'une femme allemande qui a réellement existé. Dès le début du film, Stella nous charme par sa beauté éclatante et ses chansons. C'est une jeune femme accomplie, tout lui sourit, à ce détail près qu'elle est juive et que nous sommes en pleine guerre mondiale à Berlin!
On la retrouve au milieu du film dans une usine d'armement, la croix de David sur son vêtement de travail. Elle participera à un vaste trafic de faux-papiers et c'est là que les vrais ennuis (de la réalisation) commencent...
Kilian Riedhof va rythmer son film de façon excessive avec un montage lapidaire, de manière à souligner les agissements de plus en plus discutables de Stella, ce qui va révéler de plus en plus sa face la plus sombre. La distinction entre les vrais juifs et les nazis qui participent à ce vaste trafic de faux-papiers va se faire de plus en plus floue dans cette partie du film.
La dernière partie est un peu plus structurée, même si dans la rue ou sévit Stella pour retrouver et dénoncer ses camarades juifs reste confuse. Paula Beer continuera jusqu'à la fin à nous sidérer par son jeu, Stella sera toujours prête à tout pour rester en vie, et accessoirement sauver ses parents de la mort certaine.
La fin somme toute très classique, nous révélera que Stella Goldach a réellement existé et continuera à nier ses agissements bien après la fin de la guerre.
Encore une fois, si le film est porté par le jeu impeccable de Paula Beer, les personnages secondaires sont réduits à de la figuration, ce qui réduit également sensiblement la profondeur et la dramaturgie du film.