La famille Stoker est en deuil, le père, Richard est décédé dans un accident de voiture. Débarque alors le mystérieux tonton Charlie, qui se décide à séjourner auprès de la veuve et la fille adolescente quelques peu perchée, du défunt. Très vite, la jeune India se montre suspicieuse vis-à-vis de cet oncle jusque là invisible dans sa vie... Des gens disparaissent et sa mère Evelyn n'est pas insensible aux charmes de Charlie ...
Park chan-Wook, décidément j'adore comment ce mec manipule sa caméra: le moindre plan, tout ce qu'il montre semble suggérer quelque chose. L'ombre de Charlie aussi fantomatique que le personnage, Charlie qui se lève de table tandis qu'on ne voit que le bas de son corps face à India, les souliers trempés d'India, la manège tournant sur lequel elle semble flotter, le bruit de l'horloge, Charlie découpant des légumes ...
Les 3 personnages principaux sont bien écrits. La mystérieuse/mélancolique India (qui a dû s'appeler Mercredi Adams dans une autre vie) en tête, Kidman en veuve éplorée (mais en manque) est bien choisie pour ce rôle ... et Mathew Goode avec ses airs de gendre idéal est excellent.
La bande son est quasi-muette excepté quelques rares passages bien musicaux dont cette séance de piano en duo, qui se fait malsaine aussi bien par le ton de l'air joué, que par les plans de caméra laissant planer une atmosphère incestueuse. C'est de loin la scène la plus sexuelle du film (observez les mimiques d'India), plus encore que celle de la douche, alors que littéralement elle ne montre rien d'olé olé.
L'histoire se simplifie un peu vers la fin. Mais la manière dont est raconté en simultané l'enfance des fils Stoker et l'origine réelle de Charlie est très esthétique. L'intrigue est moins compliquée qu'elle en a l'air, mais elle est sublimée par sa photographie (merci Chung Chung-hoon) et la réalisation de Park-Chan Wook.