Je ne me le cache pas, ce film fut ma première "claque" visuelle consciente. Jusque là je ne prêtais que peu d'attention à l'esthétisme des films, mais là, ça en transpire tellement par tous les pores qu'il est impossible de le louper : tout est froid, maitrisé, soumis. Et ça colle parfaitement au propos.
Le film présente de multiples propos, tel la transition de l'enfance à l'âge adulte (sujet majeur ?), la thématique effleurée de "l'inceste érotique", (bin si, un peu quand même hein !), la manipulation des esprits, et
la naissance d'une tueuse
(peut-on réellement parler de "naissance", n'était-ce pas déjà là, rampant sous la peau pâle d'India ?), sans évoquer tous les autres thèmes effleurés (c'est peut-être ce que l'on peut reprocher, le propos se perd parfois au dépend de l'image parfaite).
Park Chan-Wook nous place donc ici dans une ambiance mystérieuse, hypnotique; le film n'a d'ailleurs pas d'époque précise, de lieu précis, c'est une fable psychique qui saisit son dénouement implacable comme seule fin possible pour India, la boucle est bouclée.
Un excellent film hybride, à mi-chemin entre mystère et thriller, qui m'a laissé un excellent souvenir (le discours d'Evelyn à sa fille sur ses propres désillusions d'adulte m'a tellement marquée), je le recommande !