Stormy Monday fait partie des films d'espionnage bien britanniques qui allaient bientôt connaître leur fin. Ça se sent dans les voies que celui-ci prend pour introduire le personnage américain mégalomane de Tommy Lee Jones, qui n'a jamais l'air d'être vraiment à sa place à Newcastle (même si c'est expliqué). Le Nord de l'Angleterre n'est pas l'endroit idéal pour improviser une rencontre internationale (le groupe de free jazz polonais ne rentre pas dans le puzzle le non plus), mais c'est dans l'introspection que Stormy Monday se dévoile.
L'atmosphère des pubs, de la rue, du rythme et de la familiarité qu'ils apportent, ce n'est pas ce qu'on était en droit d'attendre en priorité mais c'est finalement ce qui compte le plus. Sean Bean était incontournable et réaffirme la position très terroir d'une œuvre qui catalyse tout ce qui la traverse : même l'Américain et même les Polonais finissent par ressortir différemment derrière ces filtres nord-anglais. On peut aimer ce film sans aimer son histoire si on a quelque affinité pour la région où elle se déroule.