En cet été 2022 « Strategic Air Command » prend une résonnance particulière. Mis en place pour survenir et riposter à toute attaque nucléaire de l’Union Soviétique, cette organisation spécialisée de l’US Air Force trouvait sa justification dans la guerre froide. Depuis la chute du mur de Berlin les Etats Unis ont tout fait pour en recréer une. Bingo avec la guerre en Ukraine qui une fois de plus servira à écouler des dizaines de milliards de dollars d’équipement militaires à leur alliés, ainsi que du blé, des matières premières et du Gaz liquéfié. Cependant le film, ode à la gloire de l’US Air Force, offre des qualités certaines. Précision de la mise en scène, absence de temps morts comme de plans inutiles. Le tout est magnifié par les superbes prises de vues de William H. Daniels, rendant la masse des bombardiers physiquement impressionnante. Pour ne rien gâter, le casting est parfait et le couple central (pour la troisième fois à l’écran) James Stewart (1) – June Allyson dégage une tendresse et une fusion totale. Malheureusement, l’intérêt du film étant très limité au regard de ce qui est exprimé plus haut, la désagréable sensation de se faire manipuler amène des sautes de concentration et d’humeur de la part du spectateur, donnant l’impression, à tort, que l’histoire est décousue. Au regard du pour et du contre il est impossible de considérer « Strategic Air Command » comme un grand film.
(1) Stewart pilote et Colonel au moment du film, sort de missions menées en Corée trois ans plus tôt. Il a donc un grade plus élevé que celui de son rôle (Lt Colonel). Il sera promu Général de Brigade en 1968. En 1985, son ami, le Président Ronald Reagan, lui donnera une étoile de plus.