Difficile de ne pas penser aux Goonies mêlé à un certain goût pour les films d’horreur des années 1980 en visionnant ce drôle de film. Les années 1980 sont, bien évidemment, le fil rouge de ce film hommage. Si tous les ingrédients ne sont pas exploités, les références aux années 1980 sont bien présentes mais uniquement pour planter le décor comme si les réalisateurs avaient rêvé de tourner ce film à cette époque-là. Sorti de cet ancrage temporel, le concept tourne sérieusement à vide. Quatre jeunes ados à l’imagination fertile sont convaincus qu’un de leur voisin est le serial-killer qui sévit dans le pays. Tels les personnages des Goonies qui partaient pour la grande aventure à l’aide d’une carte au trésor, voici nos gamins qui se font enquêteurs multipliant filatures et perquisitions. C’est là, déjà, que le concept touche le plafond de verre car il est difficile de rendre palpitante une enquête quand on se limite à ces deux éléments et à de simples échanges en talkie-walkie entre nos Sherlock en culottes courtes.
Le deuxième point faible est assurément l’intrigue en elle-même. Zéro surprise, zéro tension, les réalisateurs ne parviennent jamais à créer un véritable mystère, le scénario étant malheureusement cousu de fil blanc. Mais la grande faiblesse du film vient surtout de son incapacité à jouer avec les codes du genre. Défini comme un film d’horreur, le résultat n’en a jamais l’allure. Tout au plus est-il un thriller. Ce n’est pas en multipliant les jump-scare qu’on crée l’effroi, surtout quand le parti-pris est plutôt à la plaisanterie avec nos quatre jeunes qui ne peuvent s’empêcher à tout bout de champ de parler de la chose. Humour gras et lourd type teenage movie mais ambiance bon enfant, et sujet inquiétant traité comme une histoire du Club des Cinq avec, dans la toute dernière ligne droite, un tête-à-queue poisseux et quelque peu tragique qui sonne affreusement faux. Le vrai problème du film est là. Il jongle avec plusieurs tons mais toujours à contretemps, ce qui finit par rendre le résultat peu savoureux.
On mettra un certain crédit au score composé par le duo Le Matos, tout à fait dans l’esprit, mais on regrettera qu’elle tapisse quasiment toutes les scènes du film. À force de tourner en boucle, elle achève de faire passer le film pour un grand vidéo-clip made in MTV, signature des années 1980 oblige. Autant dire que le projet ne manquait pas d’atouts mais que son exécution, à l’image de l’utilisation de la musique, ne parvient pas à la formule attendue. Dommage, dommage.