6.5: La graine et le chapeau
1913, Budapest: Iris Leiter, descendante d’une famille de modélistes célèbres dont les parents furent assassinés lors d’un incendie alors qu’elle n’avait que 2 ans, revient de Trieste et découvre l’existence d’un frère soupçonné de fomenter un attentat contre le nouveau propriétaire de l’entreprise, Oszcar Brill. Désireuse de le retrouver, la venue annoncée de l’Impératrice Sissi pourrait provoquer un chaos.
Le voici donc le retour de Nemes, qui avec le fils de Saul et son incursion « holocaustique », nous avait offert de participer à une expérience auditive rare. Ce changement de conflit nous promettait une plongée dans ses racines. Il en ressort un peu trop d’éclaboussures.
La première heure et demie est irréprochable : sous forme d’une enquête pour découvrir son passé, la caméra suit Iris comme son ombre et nous captive. La description de l’univers de chapelier est prenante et la cause féminine ici objet de désirs et moqueries très bien illustrée.
C’est alors qu’un changement s’opère dans la manière de filmer, sitôt le véritable rôle du frère connu. Et très curieusement, un flou visuel entourant notre sœur en quête de vérité finit à la longue par nous flouer l’esprit. L’on perd quelque peu le fil, en particulier autour du rôle étrange joué par une Comtesse, et l’issue plus qu’étrange d’Iris, illustrant une sorte de vengeance, ne colle pas vraiment avec son envie initiale de percer dans le métier pour suivre les traces de ses parents.
L’impression finale est celle d’une magnifique plantation visuelle (des plans ensoleillés durant la première heure) et artistique initiale manquant au final de la petite graine permettant une belle prospection.
Se laisse néanmoins voir en ne vous tenant pas trop près de l’écran...

vincenzobino
6
Écrit par

Créée

le 24 mars 2019

Critique lue 766 fois

4 j'aime

2 commentaires

vincenzobino

Écrit par

Critique lue 766 fois

4
2

D'autres avis sur Sunset

Sunset
Cinématogrill
8

Derniers feux d’un âge d’or

Foudroyé sur place par Le fils de Saul, Grand prix du jury à Cannes puis Golden Globe et Oscar du meilleur film étranger, j’attendais Sunset avec un intérêt non feint même si je pensais naïvement que...

le 19 mars 2019

10 j'aime

1

Sunset
Toshiro
8

De l’amère moire du monde et d’une femme dans sa tourmente

Le fond et la forme, le scénario et l’esthétique, l’intelligible et les sensations. Plus d’un siècle d’histoire du cinéma et on en est toujours là, tenu par ce dualisme typiquement occidental...

le 15 mars 2020

8 j'aime

Du même critique

Oppenheimer
vincenzobino
9

La bombe humaine

La bombe humaine 1945: les Etats-Unis ont mis fin à la seconde guerre mondiale en larguant des bombes atomiques sur le Japon. Ces armes de destruction massives ont été élaborées à partir de Robert...

le 19 juil. 2023

32 j'aime

4

Ferrari
vincenzobino
8

Le pigeon et le vautour

Le pigeon et le vautour 1957: Enzo Ferrari est en pleine crise : entre son entreprise éponyme qu’un prêt pourrait couler, son épouse Laura découvrant sa relation extra-conjuguai avec Lina, d’où...

le 27 déc. 2023

30 j'aime

5

Sale temps à l'hôtel El Royale
vincenzobino
9

La ligne rouge

La ligne rouge L'hôtel El Royale est situé sur la frontière Nevada-Californie. Mettez-y un prêtre, un agent de la CIA, une chanteuse exploitée, une femme en ayant kidnappé une autre ainsi que le...

le 2 nov. 2018

30 j'aime

3