Super n'est pas seulement un film sur des gens normaux décidant de jouer les super héros. Non. C'est un film qui prend le parti de traiter tout ce qu'il y a de plus malsain sous un angle pop. Comme une vision de cette horrible épopée par un esprit aussi malade que ceux des héros du film. En adoptant le sens moral de ses personnages aliénés, James Gunn détourne les conventions du cinéma pour créer le malaise. Il utilise les codes sonores et visuels soulignant la notion de bien auxquels nous sommes habitués pour étayer d'affreux actes ; mais essaie aussi de provoquer de l'empathie pour ses personnages en utilisant quelques accords de la petite musique routinière du cinéma indépendant américain. Des héros extravagants et marginaux. Des normaux qui les persécutent pour leur différence. L'utilisation du second degré et du décalage pour rendre sympathique ses personnages. La recette habituelle est là, sauf que les deux héros sont névrosés. Et si leurs ennemis sont détestables, la folie de ces deux super héros rend leurs actes encore plus inacceptables que les fléaux qu'ils combattent.
Le film ne présente pas les artifices grotesques du gore-épouvante. Ses héros semblent donc des personnages de cartoon de chair et d'os avec toute la violence et l'inconscience inhérente à leur nature mais lâchés dans la vie réelle. Et comme jamais ils ne prendront conscience de leur monstruosité, jamais le réalisateur ne rétablira la morale corrompue de son film. Non. Il nous offre en pâture des actes immondes mâtinés d'une sauce pop la plus sucrée. Des agressions violentes, des meurtres, des viols, saupoudrés de shebam ! Pow ! Blop ! Wizzzzzzzz !
Bienvenue dans un cerveau malade.