Voilà un bien étrange objet filmique... Une petite perle qui, parce qu'elle a creusé son trou loin des circuits de distribution traditionnels, se permet de tout oser. Souvent drôle, parfois acide mais plein de bons sentiments, "Super" ne s'interdit rien dans la représentation de la violence, comme pour mieux montrer la folie de ce personnage qui se lance dans le super-héroïsme pour récupérer sa moitié. Violent donc, oui, mais aussi extrêmement tendre avec ses personnages - un paradoxe compte tenu de ce qu'ils subissent - en donnant in fine le plus beau des sens à leur quête de justice. Le résultat est donc déjanté, mais l'alternance entre légèreté et gravité est franchement déroutant, plaçant souvent le film sur la corde raide. Pas sûr que tout le monde appréciera, mais "Super" vaut vraiment le coup que l'on s'y essaie, car quoi qu'il arrive la surprise est au rendez-vous. Tout comme Ellen Page, qui malgré son faible temps de jeu, transperce l'écran de façon fulgurante et donne un relief salutaire à ce personnage pivot qu'elle incarne. Au final, le film vaut bien plus que son pitch de départ.