Alors qu’il est aujourd’hui à la tête du vaisseau amiral Les gardiens de la galaxie depuis 2014, on oublie que James Gunn vient du crapoteux, du potache geek. Et pourtant, ça explique beaucoup la tonalité de ce Super.
Frank a une vie misérable. C’est un bigot alternatif qui a une communication directe avec Dieu. Hélas, il est entouré de méchants et de criminels qu’on appellera sobrement « la société américaine ». Un jour, il a une de ces révélations, il va combattre le mal et il ne peut pas perdre puisqu’il est du côté du bien. Sur sa route il va rencontrer une jeune frappadingue qui deviendra son assistante.
Il faut bien le dire, le personnage principal est aussi parfaitement antipathique qu’il est parfaitement bien joué par Rainn Wilson. C’est une des nombreuses bonnes idées du film. On ne pourra pas prendre fait et cause pour son combat de cul béni en roue libre. Mais ses adversaires sont réellement des ordures alors eux non plus n’auront pas notre sympathie. Reste donc le personnage joué par une Ellen Page stupéfiante ? Oui sauf qu’elle est proprement flippante (il faut voir la scène de viol dont Frank est la victime). Tout est corrompu là-dedans. Et d’ailleurs, on appréciera l’embryon de réflexion que propose le film sur le bonheur, la recherche de soi et l’engagement. Le film ne montre aucune voie, il questionne juste, sans en avoir l’air. A la mise en scène, ça fait fauché à la manière d’un Gondry et ça a la pêche absurde d’un cartoon. On aimera aussi beaucoup le recours au dessin pour illustrer la mémoire, l’idéal, la psyché. Bon, et surtout, c’est très très drôle pour peu qu’on adhère à l’esprit du projet et à la noirceur de l’humour. Une vraie bonne comédie pas conne cachée derrière une potacherie en collants.
En résumé, voici une capsule de créativité et de drôlerie vivement conseillée moyennant les recommandations d’usage.