De quoi ça parle ?
C'est l'histoire de Frank, un cuistot avec une vie de merde, qui, poussé par un mélange de désespoir/incompréhension/rage, les Punchlines du Holy Avengers « All it takes to become a superhero is the choice to fight evil » et une apparition divine très « horribilis », se retrouve en costume rouge dans la rue à appliquer une justice très personnelle à grands coups de clé anglaise.
Gros point fort du film, on retrouve au casting :
Dans le rôle titre, Rainn Wilson, ici pour la (presque) première fois en tête d'affiche dans un rôle à contre emploi, mais non moins sur mesure de héros désespéré.
Ellen Page, tout simplement géniale, on pouvait s'attendre de part son personnage (une vendeuse de comics ), un ramassis de clichés et de références amusantes qui incombe au geek de service, mais on se retrouve avec un tout autre genre de fan de super héros, celui qu'aurait du être Kick Ass : la psychopathe fétichiste lunatique, complètement déconnecté de la réalité, son retour ne se fera d'ailleurs non sans douleur.
Kevin Bacon, ici sous exploité, confirme néanmoins sa capacité à incarner les GROS ENCULES DE SERVICE.
On retrouve aussi Liv Tyler, iconisé en demoiselle, ou plutôt pute/junkie en détresse, qui du coup fait pas grand chose à part regarder dans le vide.
Et ça donne quoi ?
Visuellement, le film alterne entre le riche et inventif, avec des effets spéciaux old school, un peu discount mais dynamiques, des costumes GROTESQUES, un traitement de la violence très froid et graphique à la fois ; et une ambiance très austère, avec une photographie et une mise en scène quasi documentaire.
Le tout se révèle TRES bien écrit, que ce soit au niveau des punchline, (j'ai eu beaucoup de mal à choisir le titre de l'article) ou des monologues introspectif de Frank.
On se retrouve donc avec un mélange de comédie, de religion, de super héros, de drame personnel, de colère, de désespoir (oui j'ai utilisé ce mot plein de fois mais il est tellement bien adapté au ton du métrage), à savoir comme c'est si bien dit dans la rubrique genre sur la fiche senscritique, une espèce de comédie dramatique d'action.
Avec seulement deux œuvres à son actif en tant que réalisateur, James Gunn s'impose ici comme un artiste original, inventif, barré et surtout qui n'a pas peur de la prise de RISQUES, en imposant des personnages à l'éthique aussi (sinon plus) douteuse que celle des badguys en face, auquel on ne s'identifie pas facilement, et qui n'hésite pas à leur en faire baver, sur le plan physique comme moral.
Un film radical et ambiguë, et qui fait littéralement DU BIEN dans la marée de films de super héros actuelle.